INTERNATIONAL - C’est mieux que rien, mais il n’y a pas non plus lieu de se réjouir, selon le gouvernement français. L’accord commercial entre les États-Unis et l’UE établissant à 15 % les droits de douane américains sur les produits européens apporte « une stabilité temporaire », mais reste « déséquilibré », a regretté ce lundi 28 juillet le ministre français délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.
« L’accord commercial négocié par la Commission européenne avec les États-Unis apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques menacés par l’escalade douanière américaine, mais il est déséquilibré », a écrit sur X Benjamin Haddad, qui a mis en garde contre le risque d’un « décrochage » des Européens si ces derniers « ne se réveillent pas ».
Ce que l’on sait des contours (encore flous) de l’accord États-Unis/UE, de l’aéronautique au luxe
Le ministre chargé de l’Europe s’est félicité que l’accord exempte « des secteurs clés pour l’économie française (aéronautique, spiritueux, médicaments) », exclut « toute concession pour (les) filières agricoles sensibles » et « préserve (la) réglementation européenne sur des sujets comme le numérique ou le sanitaire ».
« Mais soyons lucides : l’état de fait n’est pas satisfaisant et ne peut pas être durable », a estimé le ministre, en observant que les États-Unis « font le choix de la coercition économique et du mépris complet des règles de l’OMC ».
L’accord commercial négocié par la Commission Européenne avec les Etats-Unis apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques menacés par l’escalade douanière américaine, mais il est déséquilibré.
Il a le mérite d’exempter de tarifs des secteurs clés pour l’économie…
— Benjamin Haddad (@benjaminhaddad) July 28, 2025
« Nous devons en tirer vite les conséquences ou risquer l’effacement », a-t-il écrit, avertissant : « Si les Européens ne se réveillent pas, les difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage ».
« Les derniers dindons de la farce »
Benjamin Haddad veut que l’UE « se batte pour continuer de rechercher l’équilibre commercial avec les États-Unis » et regrette notamment que les services numériques américains « bénéfi(cient) de passe droit fiscal en Europe ». Il appelle aussi à « (réduire) massivement les normes et régulations qui continuent de peser sur la compétitivité des entreprises européennes ». « On ne peut pas être les derniers dindons de la farce de règles que plus personne ne respecte », insiste le ministre.
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a de son côté tenu ce lundi matin un discours relativement similaire, expliquant au micro de RTL qu’il s’agissait d’un accord « qui a le mérite d’apporter de la stabilité à nos entreprises et nos industriels », mais « qui reste déséquilibré ».
Marc Ferracci a également affirmé que l’Europe devait « accélérer sur sa stratégie de compétitivité. Ça veut dire très concrètement imposer une préférence européenne dans les marchés publics, mieux nous protéger contre la concurrence déloyale dans des filières comme la sidérurgie, comme la chimie, qui aujourd’hui souffrent d’être face à des productions venant notamment de Chine qui sont massivement subventionnées. Là-dessus, l’Europe doit aller plus vite et plus fort », a-t-il déclaré.
Un accord in extremis trouvé en Écosse
L’accord entre les États-Unis et l’UE a été annoncé lors d’une rencontre entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ce dimanche en Écosse, alors que le président américain avait du 1er août une deadline après laquelle des tarifs exorbitants seraient mis en place en l’absence d’arrangement.
Il prévoit des droits de douane de 15 % sur les produits européens importés d’une part, tandis que l’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe - et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux États-Unis d’autre part.
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