Chaque dimanche soir, "Sept à huit" propose sous la direction d'Harry Roselmack une plongée dans l'actualité avant de clôturer par son célèbre "Portrait de la semaine". Cette séquence intimiste, temporairement confiée à Hélène Mannarino pendant l'été en remplacement d'Audrey Crespo-Mara, explore les parcours, les doutes et les secrets des personnalités qui font l'actualité. Ce dimanche 17 août, c'est Julien Clerc qui se prête à l'exercice, révélant son humanité au-delà de sa notoriété d'artiste.
Une enfance marquée par l'autorité paternelle
L'homme derrière l'artiste se dévoile progressivement dans cet entretien sensible. Julien Clerc revient sur ses jeunes années et l'influence de son père dans sa construction personnelle. "Il est vrai que j'arrivais après un père... pas qu'il était dur. Moi, il me faisait beaucoup rire mon père. Mais il était quand même strict, il était à l'ancienne. C'est l'image que j'avais de la paternité", confie-t-il à Hélène Mannarino. Cette figure paternelle stricte mais aimante forge ses premiers repères éducatifs et influence sa propre approche de la paternité.
Un père en questionnement permanent
Père de cinq enfants issus de trois unions différentes, Julien Clerc porte un regard lucide et parfois critique sur son rôle paternel. Son style éducatif évolue au fil des années et des expériences familiales. "J'étais plus dur quand j'étais plus jeune", reconnaît-il avec franchise, admettant avoir en partie reproduit le modèle familial reçu. Cette introspection le mène à constater qu'il n'a pas été "le même père pour Angèle et Jeanne que pour Léonard", son dernier enfant. Sa fille adoptive Angèle a d'ailleurs pu lui faire remarquer qu'il s'était "ramolli avec le temps", observation qu'il accueille avec tendresse et une pointe de regret.
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"J'ai fondu en larmes en jouant la chanson"
Le 15 août 2023 marque un tournant douloureux dans la vie de l'artiste. Son frère Gérard Leclerc, journaliste de 71 ans, perd la vie dans un accident d'avion alors qu'il se rendait à La Baule pour assister à un concert de son aîné. Face à cette tragédie, Julien Clerc prend la décision de maintenir sa représentation. "Heureusement que j'avais ça, heureusement que j'avais ce concert. On m'a dit 'oh là là, quel courage vous avez eu'. Mais pas du tout ! Au contraire", explique-t-il avec émotion. Cette décision, loin d'être héroïque selon lui, représente un refuge salvateur face au chagrin. Son dernier album "Une vie" comprend la chanson "Saint-Nazaire", hommage musical à son frère disparu. "Quand j'ai fait la chanson sur mon frère par exemple, je l'ai jouée à un copain qui est un intime de moi depuis longtemps. Et puis j'ai fondu en larmes en jouant la chanson", confie-t-il, révélant la dimension thérapeutique de cette création artistique.
Un frère confident et complice
Julien Clerc revient également sur sa relation privilégiée avec son frère disparu."Il était mon confident... Il donnait toujours son avis sur ma musique, il était très fan. C'est agréable quand votre petit frère aime ce que vous faites", se souvient Julien Clerc. Cependant, l'artiste reconnaît une certaine asymétrie dans cette relation privilégiée : "Il l'a été pour certains moments, je l'ai moins été pour lui". Il décrit son cadet comme un homme "plus social, plus sociable", doté d'une gaieté naturelle qui contrastait avec sa propre réserve. "Il était très gai à des moments où je peux me renfermer. Je me rends compte depuis qu'il est parti que tout le monde l'aimait", confie-t-il, révélant combien cette personnalité solaire lui manque aujourd'hui. L'artiste avoue gérer son deuil de manière intériorisée : "Moi j'intériorise pas mal. Je ne montre pas beaucoup ma tristesse. Par contre, ça me tombe dessus à des moments où je ne m'y attends pas".
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