
« J'étais tétanisée… Même le son ne sortait pas de ma bouche. C'est la stupéfaction », raconte Marion*, 25 ans. Ce jour-là, elle est assise sur un strapontin, face aux portes du métro. Devant elle, un homme se tient debout. Soudain, son pantalon glisse au sol. Marion croit d'abord à un accident, mais très vite, l'incompréhension laisse place à l'horreur : l'individu se masturbe, à quelques centimètres d'elle, dans l'indifférence générale. « J'ai eu la nausée », souffle-t-elle encore aujourd'hui. « C'est une image que je n'arriverai jamais à effacer. »
Cette scène, répugnante et traumatisante, n'a pourtant plus rien d'exceptionnel. En 2024, 293 individus ont été interpellés et placés en garde à vue par la SRT (Sûreté régionale des transports) pour agression sexuelle dans les transports, dont 34 ont été écroués, selon la préfecture de police de Paris.
Derrière ces chiffres, des expériences très concrètes. Marion décrit un quotidien banal mais oppressant : « Ça commence par des regards insistants…, quelqu'un qui te fixe, qui se rapproche, qui finit par se coller à toi. Alors tu te recules, tu te lèves. » Puis viennent les gestes plus francs : « Dans une rame bondée, tu sens une main qui t'attrape les fesses, et tu sais très bien que ce n'est pas un accident. »
Ces violences sexistes et sexuelles dans les bus, métros et trains concernent aujourd'hui des millions de femmes. Selon l'Observatoire national des violences faites aux femmes, sept Franciliennes sur dix d [...] Lire la suite
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