De gauche à droite. Tout le monde semble y aller de son commentaire sur la très attendue prise de parole, ce lundi 25 août, du Premier ministre François Bayrou. Après des annonces budgétaires qui ont mis la France en émoi et précipité la rentrée sociale, le résident de Matignon est attendu au tournant. L'annonce de sa conférence de presse n'a pas manqué de faire réagir tous les bords politiques, et ce jusque dans son propre gouvernement.
Un conseiller d'une ministre confie ainsi à BFMTV que cette conférence n'était visiblement pas annoncée en interne. "Nous n’étions pas au courant". Et la perspective d'y voir le Premier ministre défendre ses annonces budgétaires, visant à économiser près de 44 milliards, ne semble pas provoquer l'optimisme.
"Geler les prestations, travailler 2 jours fériés sans gagner plus, augmenter les franchises. La meilleure chose qui peut nous arriver, c’est la censure", lâche un conseiller ministériel, en désaccord avec ces annonces.
Tout le week-end, la censure politique a d'ailleurs été maintes fois évoquée lors de la rentrée de "La France Insoumise", depuis la première prise de parole du chef de file du parti Jean-Luc Mélenchon.
"Le début du bordel"
Dévoilé à la mi-juillet, ce budget 2026 a donné naissance au mouvement dit du 10 septembre, visant un blocage massif partout en France. Un mouvement qui n'est pas sans rappeler celui des Gilets jaunes, né de la grogne contre l'augmentation du prix des carburants automobiles.
"C'est le début du bordel, la France est au bord de la crise de nerfs", résume-t-on dans l'entourage d'une ministre à BFMTV.
Si les proches du gouvernement ne mâchent pas leurs mots, dans les rangs du parti présidentiel "Ensemble pour la République", des députés craignent que la politique du Premier ministre - et sa conférence de presse - ne soit néfaste pour les prochaines échéances.
"Nous sommes à quelques mois des élections municipales, à moins de deux ans d'une présidentielle historique. Il ne s'agit surtout pas de parler pour ne rien dire", lance un député Ensemble pour la République à BFMTV.
"Il se comporte en bon catho"
Les forces présidentielles ne sont évidemment pas les seules à attendre ces annonces ministérielles. À l'extrême droite, un cadre RN confie "attendre de savoir ce qu’il va dire pour abattre nos cartes ensuite. Il est sous pression. Et évidemment, nous le savons".
"Au fond, tout le monde sait comment cela va finir, sauf lui! La question, c'est quand", ajoute un autre cadre du parti frontiste à BFMTV.
À gauche, les socialistes ne peuvent que corroborer et jouent de leur éventuel poids parlementaire.
"Le gouvernement veut compter sur nous, mais Bayrou ne nous a pas appelés de l’été. Il est tout seul, on ne sait pas ce qu’il fait", annonce un cadre socialiste à BFMTV.
Un autre ajoute "Bayrou se comporte en bon catho. Il croit en son budget, il ne veut pas y toucher comme s’il était sacré".
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