Une « chasse au nègre » organisée dans la Creuse en marge d’une fête de village, ce que l’on sait

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FAITS DIVERS - Dans un village de la Creuse, la fête du 15 août a dégénéré. À Royère-de-Vassivière, des habitants disent avoir été frappés et parlent d’une « chasse au nègre » à la fin des festivités. Une enquête pour violences a été ouverte, a annoncé le parquet, après cinq plaintes d’une bande d’amis qui ont dénoncé agressions et injures racistes.

Ce lundi 25 août, plus de 300 personnes se sont rassemblées pour soutenir les victimes présumées de Royère-de-Vassivière.

Le HuffPost fait le point sur les faits.

Des injures « à caractère raciste » avant des coups

Dans la nuit du 15 au 16 août, les plaignants assurent avoir été pris pour cibles par un conseiller municipal et par un responsable d’association locale de chasseurs vers 1 h 30 à la buvette, dans cette localité de 500 habitants située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Guéret.

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Selon l’avocate Coline Bouillon, qui défend plusieurs des victimes, les cinq plaintes ont été déposées notamment pour « violence en réunion », « en état d’ivresse » et « à caractère raciste », et « pour injure publique et provocation à la violence et à la haine à caractère raciste ». Elle s’attend au dépôt prochain de deux plaintes supplémentaires.

« Toutes les victimes aujourd’hui sont dans un état de stress post-traumatique », a déclaré Coline Bouillon lundi lors d’une conférence de presse.

Une traque en « pick-up »

Selon elle, l’agression a débuté par des injures « à caractère raciste » à l’égard d’un jeune homme, seule personne noire de ce groupe d’amis. « Quand les amis ont essayé de calmer les agresseurs ou d’aider leur ami qui se faisait agresser pour des raisons racistes, ils se sont tour à tour fait injurier, frapper, étrangler, pousser au sol et une personne a perdu connaissance », a accusé l’avocate.

Les plaignants dénoncent aussi une « chasse à l’homme » lorsqu’ils ont tenté de quitter les lieux et ont été suivis par « un pick-up blanc » dont les occupants auraient proféré des menaces à l’égard de la personne noire.

Plaintes déposées pour diffamation

Les mis en cause sont donc un élu du conseil municipal et le président de l’ACCA (la société de chasse communale). Ils reconnaissent pour leur part une altercation sur fond d’alcool mais nient toute intention raciste, selon le quotidien régional La Montagne et la radio Ici Creuse, qui fait état de plaintes déposées pour diffamation.

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« Non, ce n’était pas une bagarre entre personnes alcoolisées », a répondu lundi le jeune homme noir, témoignant auprès de la presse sous couvert d’anonymat. « Nous avons vécu un tabassage en bande organisée, sous fond d’injures à caractère racial et notre seule réponse était la fuite. »

Lors du grand rassemblement en soutien aux victimes lundi, une banderole « Dans nos villages pas de racisme, pas de violences » a été déployée.

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