Le Premier ministre israélien a demandé ce dimanche 27 juillet à l'ONU de cesser de blâmer son gouvernement pour la situation humanitaire à Gaza après que l'armée a annoncé qu'elle allait faciliter le passage de l'aide humanitaire vers le territoire palestinien.
"Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd'hui, c'est officiel. Il n'y aura plus d'excuses", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une visite sur une base aérienne.
Les Nations unies ont salué les annonces de l'armée tout en restant réservées quant à leur impact et modalités d'application dans un territoire ravagé par plus de 21 mois de guerre.
Des "pauses humanitaires"
L'ONU a assuré dimanche vouloir essayer d'atteindre autant de personnes que possible dans la bande de Gaza, après l'annonce par Israël de l'ouverture de routes terrestres sécurisées pour les convois humanitaires dans l'enclave palestinienne assiégée et affamée.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a affirmé disposer d'assez de denrées, déjà sur place ou en route pour la région, afin de nourrir les 2,1 millions d'habitants de la bande de Gaza pendant près de trois mois.
Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, a salué l'annonce de ces "pauses humanitaires". "En contact avec nos équipes sur le terrain qui feront tout leur possible pour atteindre autant de personnes affamées que nous le pouvons", a-t-il écrit sur X.
Le PAM a expliqué que les pauses et les corridors devraient permettre de distribuer la nourriture d'urgence de manière sécurisée. "L'aide alimentaire est le seul véritable moyen pour la plupart des habitants de Gaza de se nourrir", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Situation humanitaire catastrophique
Il précise qu'un tiers de la population n'a pas mangé depuis plusieurs jours, et que 470.000 personnes à Gaza "subissent des conditions semblables à une famine" qui conduiraient à leur mort.
Selon le PAM, il faut 62.000 tonnes de nourriture chaque mois pour subvenir aux besoins de toute la population gazaouie.
L'agence relève par ailleurs que, en plus de la "pause" annoncée dimanche, Israël s'est engagé à laisser entrer davantage de camions à Gaza avec des procédures de dédouanement plus rapides, et a assuré qu'il n'y aurait plus de "force armée ou de fusillade à proximité des convois".
"Ensemble, nous espérons que ces mesures permettront une augmentation de l'aide alimentaire d'urgence pour atteindre les personnes affamées sans nouveaux retards", indique le PAM.
Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a affirmé qu'Israël, en tant que puissance occupant Gaza, était dans l'obligation de s'assurer qu'une quantité suffisante de nourriture est fournie à la population. "Les enfants meurent de faim sous nos yeux. Gaza est un paysage dystopique marqué par des attaques meurtrières et une destruction totale", a-t-il soutenu dans un communiqué.
Des distributions d'aide qui tournent au massacre
Il a critiqué la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), un organisme privé soutenu par les États-Unis et Israël, qui a commencé à distribuer des denrées alimentaires fin mai lorsque les efforts organisés par l'ONU ont été bloqués.
Selon Volker Türk, les "lieux de distribution chaotiques et militarisés" de la GHF "échouent complètement à fournir l'aide humanitaire à l'échelle et dans les proportions nécessaires".
D'après ses services, les forces israéliennes ont tué plus de 1.000 Palestiniens qui tentaient de récupérer de la nourriture depuis que la GHF a lancé ses opérations, près des trois quarts à proximité des sites de la GHF.
"La crise de la famine s'aggrave", avait alerté le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) ce vendredi, soulignant que la faim et la malnutrition augmentaient le risque de maladies et que les conséquences pouvaient rapidement "devenir mortelles".
L'Ocha avait annoncé que les équipes de l'ONU étaient en place pour intensifier les livraisons dans le territoire palestinien "dès qu'elles seront autorisées à le faire".
Comments