Le 6 août 2025, Madrid a tranché : il n'y aura pas de F-35 Américains dans ses hangars. Cette décision publique, qui enterre un contrat de 6,25 milliards d'euros inscrit au budget 2023 pour l'achat de nouveaux avions de chasse, prive Washington d'un marché stratégique en Europe du Sud.
L'abandon du F-35 s'inscrit dans le plan espagnol « industriel et technologique pour la sécurité et la défense », récemment revu à la hausse avec 10,5 milliards d'euros d'investissements. Parmi ces fonds, 85 % seront réinjectés dans des projets européens, notamment dans le futur SCAF (Système de combat aérien du futur).
La Marine espagnole, qui comptait sur l'appareil américain pour remplacer ses AV-8B Harrier, et l'Armée de l'air, en quête d'un successeur à ses F/A-18 Hornet, doivent désormais reconsidérer leurs options. Le Rafale F5 de Dassault, certifié Otan, apparaît comme un candidat sérieux.
Madrid sort du rang face à la règle des 5 % du PIB
Le choix espagnol ne se limite pas à un dossier d'achat d'armement : il s'inscrit dans un bras de fer politique avec Washington. En juin dernier, lors du sommet de l'Otan, Madrid a refusé de s'aligner sur l'engagement collectif des États membres d'investir 5 % de leur PIB en dépenses militaires d'ici 2035. Le gouvernement de Pedro Sánchez s'en tiendra à 2 %, dès cette année, arguant que l'effort est déjà significatif pour son économie.
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