À trois jours de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, le monde entier retient son souffle tant leurs précédents échanges ont souvent laissé l’avantage au maître du Kremlin. Avant ce face-à-face inédit depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le « Financial Times » a interrogé les chefs d’États et de gouvernement qui ont négocié avec Vladimir Poutine.
François Hollande, qui a conduit en 2015 avec Angela Merkel les négociations de Minsk 2 pour un cessez-le-feu dans le Donbass, prévient : « La technique de Poutine est le mensonge professionnel. » L’ancien président français estime que Trump « serait bien avisé de montrer qu’il connaît en détail la situation sur le terrain ».
Selon Hollande qui a passé 17 heures dans la capitale de la Biélorussie en février 2015, Poutine va jouer la montre : « Il n’est pas pressé. Il sait qu’il sera encore au pouvoir dans un mois, deux ans, peut-être jusqu’à la fin de sa vie. Trump, lui, est pressé car il a promis de régler tous les conflits mondiaux et veut des résultats. »
« L’un des négociateurs les plus habiles »
Les discussions s’ouvrent souvent par de longues digressions précise le député de la Corrèze : « Poutine va commencer la réunion en racontant toute l’histoire. Cela peut durer une heure ou plus si on ne l’interrompt pas. » Une méthode qui s’accompagne « d’ouvertures calculées » : médiation, réunion supplémentaire, groupe de travail, « pour donner l’impression qu’il a bougé un peu ».
L’an...
Comments