Concorde : 5 choses à savoir sur l’avion supersonique, 25 ans après le crash à Gonesse

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1 - Le crash de Gonesse, l'élément déclencheur de sa chute

25 juillet 2000, l’épopée du Concorde bascule dans l’horreur. Ce jour-là, l’avion supersonique d’Air France s’écrase sur un hôtel à Gonesse (Val-d’Oise) deux minutes après son décollage de Roissy après avoir touché une lame en métal tombé d’un autre avion lors de son décollage. "L’avion passe après la vitesse de décision, c’est-à-dire à un moment où il n’a plus le droit de s’arrêter, sur une lamelle perdue quelques minutes avant et qui se positionne juste au passage d’une roue à une vitesse folle", se souvient pour Yahoo Pierre Grange, ancien pilote de Concorde chez Air France. Et d'ajouter : "L'équipage Air France a été l'honneur de la compagnie... Ils sont morts atrocement, avec un grand point d'interrogation dans la tête, devant une panne qui était pour eux incompréhensible".

La tragédie tue 113 personnes : 100 passagers, 9 membres d’équipage et 4 employés de l’Hotelissimo de Gonesse, un établissement de deux étages qui longeait la départementale. Coïncidence tragique, le PDG de l’époque d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, a assisté à la scène d’horreur depuis la fenêtre de son bureau. De retour d’un voyage officiel au Japon, le président de la République, Jacques Chirac, venait d’atterrir à Roissy et a lui aussi aperçu les flammes de la carcasse en feu depuis son propre avion. Ce crash sonne le glas de l'exploitation commerciale et brise le mythe de ce géant du ciel.

2 - Le Concorde a continué de voler trois ans après le drame

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Concorde a connu une (petite) vie après l’accident du 25 juillet 2000. Elle n’aura duré que trois ans. Ce crash spectaculaire au retentissement planétaire a marqué un tournant décisif dans la carrière de cet avion de légende. Il a été l’élément déclencheur de la fin du célèbre avion supersonique. À cette tragédie s'ajoutent d’autres facteurs.

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La baisse du trafic aérien international, particulièrement sur le segment des affaires, consécutif aux attentats du 11-septembre 2001 a aggravé sa situation financière. Trop coûteux en entretien, trop gourmand en kérosène, trop bruyant au décollage, trop en avance sur son temps, l’avion emblématique est mis à la retraite en 2003 par Air France et British Airways. Le Concorde effectue son dernier vol le 26 novembre 2003, trente-quatre ans après le tout premier.

3 - Sa vitesse supersonique a émerveillé le monde

Dans les années 1960, Français et Britanniques décident d’unir leurs forces pour développer un avion supersonique révolutionnaire. De ce mariage heureux naîtra le Concorde en 1969. Ce n'est que le 21 janvier 1976 que l'avion transporte ses premiers passagers de Paris vers Rio de Janeiro, et de Londres vers Bahreïn.

Fleuron de l’aéronautique franco-britannique, le Concorde pouvait rallier Paris à New York en 3h30 lors de ses plus belles heures contre 7 à 8 heures pour un avion de ligne classique. Avec le décalage horaire, les passagers (100 au maximum) pouvaient décoller à 12h de Paris et atterrir à 9h à New York, soit trois heures avant l’heure de départ. Ses moteurs surpuissants et son son fuselage long et fin combiné à son nez effilé garantissaient une résistance de l’air minimale, un facteur crucial pour maintenir des vitesses aussi élevées.

Célèbre pour sa vitesse exceptionnelle, le Concorde volait à Mach 2.04, soit environ 2 180 km/h à une altitude de croisière de 18 000 mètres. Cela signifie qu’il allait deux fois plus vite que le son. "À 20 000 pieds, on voit la courbure de la terre, bien sûr, se remémore avec nostalgie Pierre Grange, 300 allers-retours Paris - New York en Concorde au compteur. S’il n’y avait pas la réverbération sur les nuages, le sol, je pense qu’on pourrait voir les étoiles".

Sa vitesse supersonique a émerveille le monde (Crédit : Getty Images)
Sa vitesse supersonique a émerveille le monde (Crédit : Getty Images)

4 - Voler à bord du Concorde coûtait très cher

Pour avoir la chance de s’asseoir dans cet avion de légende, il fallait mettre la main au portefeuille. Le prix d’un vol sur le Concorde était très élevé et réservé principalement à une clientèle aisée (hommes d’affaires, célébrités, diplomates…). En moyenne, un aller-retour entre Paris ou Londres et New York coûtait environ 8 000 euros en 2003, année où l’avion s’est retiré des pistes.

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Dans les années 90, il fallait débourser 30 000 francs, soit un peu plus de 4 500 euros. La capacité réduite de l’appareil (environ 100 passagers), la forte consommation de carburant, les coûts de maintenance élevés et le temps de trajet imbattable expliquaient ce prix prohibitif.

5 - L’avion a rendu jaloux les États-Unis

En dépassant le mur du son, le Concorde créait une onde de choc devant lui, responsable du bruit assourdissant et les pilotes avaient interdiction de passer en supersonique au-dessus des terres habitées. Cette restriction a limité les routes possibles et donc la viabilité commerciale de l’appareil. Même les États-Unis l’ont un temps banni de leur territoire. Alors que le trajet Paris - New York en 3h30 a largement participé à la légende du Concorde, l’icône de l’aviation mondiale a longtemps été interdite d’atterrissage à New York en raison du bruit assourdissant à l’atterrissage et au décollage. Les États-Unis ont pris l’argument du bruit pour mettre tous les bâtons dans les roues possibles à son envol. Ce blocage a duré jusqu’en 1977.

À l’époque, de nombreux observateurs ont décelé dans cette manœuvre américaine une manière d’interdire le survol supersonique d’une réussite européenne. Même si le Concorde n’a pas été un succès commercial durable, il reste à l’époque une victoire symbolique de l’Europe dans la course à l’innovation. Depuis, la première puissance mondiale a largement rattrapé son retard.

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