Cet été, alors qu’elle randonnait seule sur le col d’Arsine, entre Le Casset et Villar-d’Arêne, l’ancienne championne de planche à voile Nathalie Simon, 60 ans, a dénoncé sur Instagram le comportement de certaines familles en montagne. Irritée par des parents laissant leurs enfants courir après les marmottes, ce spectacle l’a profondément agacée.
Difficile de ne pas la comprendre. La sportive qui souffre d'une maladie visible connaît la montagne comme sa poche. Ce jour-là en randonnée, elle a croisé des randonneurs peu attentifs aux règles élémentaires du respect de la faune. Enthousiaste après une longue marche solitaire, Nathalie Simon confiait profiter d’un moment suspendu, loin du bruit et des téléphones portables. Mais l’enchantement a été vite troublé par ce qu’elle qualifie d’"abrutis". Des familles dont les enfants se sont lancés à la poursuite des marmottes, "les parents disent rien" déplore-t-elle.
Face à cette scène, elle a tenté de raisonner ces vacanciers distraits, leur expliquant que faire courir des marmottes pouvait bouleverser leur rythme cardiaque fragile et mettre en péril leur survie. En vain. Leur comportement n’a pas cessé. "Voilà, voilà… ça m’énerve", a-t-elle lâché dans une vidéo publiée sur TikTok et Instagram, laissant éclater son exaspération. Car pour Nathalie Simon, la montagne n’est pas un terrain de jeu sans limites, mais un espace de liberté et de fragilité qui exige respect et conscience.
Si ses propos ont pu sembler abrupts, ils reflètent surtout l’attachement viscéral de l’ancienne véliplanchiste au respect de la nature. Championne de France de planche à voile en 1986, celle qui a révélé avoir très bien gagné sa vie a bâti sa carrière sur l’effort, la discipline et le lien étroit avec les éléments. Devenue animatrice et chroniqueuse, elle n’a jamais cessé de promouvoir un art de vivre actif et tourné vers le plein air, que ce soit à travers ses "séjours vitalité" ou ses participations aux grandes émissions de télévision comme Intervilles.
Le cri du cœur d’une sportive engagée
Son franc-parler n’est pas nouveau. Depuis des années, elle n’hésite pas à partager ses coups de cœur comme ses agacements, qu’il s’agisse de ses stages de sport, de ses voyages ou de ses randonnées. À ses yeux, la montagne, en particulier sur le tracé du mythique GR 54, n’est pas une simple attraction estivale. Avec ses cols à franchir, ses 184 kilomètres et ses 12 800 mètres de dénivelé, ce sentier exigeant n’est pas à prendre à la légère.
Y emmener des enfants suppose une pédagogie : leur apprendre à observer sans déranger, à marcher avec prudence, à admirer plutôt qu’à troubler. En rappelant ces principes, Nathalie Simon rejoint le combat de nombreux guides et passionnés de montagne qui alertent sur l’impact du tourisme mal encadré sur la faune sauvage. Les marmottes, comme d’autres espèces, vivent sous une pression accrue liée à la fréquentation grandissante des sentiers. Les gestes d’apparence anodine — courir, crier, poursuivre — peuvent avoir des conséquences lourdes. C’est ce constat, douloureux pour elle, qui l’a poussée à s’exprimer sans détour.
À 60 ans, Nathalie Simon demeure une personnalité appréciée du grand public. Mariée depuis plus de quarante ans à Tanguy Dadon et maman d’une fille, Nina, elle conjugue vie familiale, passions sportives et engagements personnels. Son coup de gueule en montagne témoigne d’une femme entière, passionnée, qui ne supporte pas l’indifférence face à la beauté de la nature. Plus qu’un simple agacement, son message est un appel à la responsabilité. Car dans les grands espaces, comme elle aime à le rappeler, la liberté de chacun doit s’accompagner du respect de ce qui nous entoure.
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