INTERNATIONAL - Une mise en cause fermement rejetée par Paris. La présidence française a dénoncé ce mardi 19 août comme « erronée, abjecte » l’accusation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a estimé que la volonté d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État palestinien nourrissait l’antisémitisme.
La lettre du chef du gouvernement israélien « ne restera pas sans réponse », a ajouté l’Élysée, qui a aussi affirmé que « la République protège et protégera toujours ses compatriotes de confession juive ». « La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations », a encore indiqué l’Élysée.
Netanyahu appelle Macron à renoncer sur la Palestine avant cette date symbolique
La présidence française précise qu’Emmanuel Macron a pris connaissance du contenu de ce courrier par voie de presse, mais qu’il y répondra également par courrier.
La France n’a « pas de leçons à recevoir »
« Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. C’est pourquoi, au-delà des condamnations, le Chef de l’Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 - et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023 - la plus grande fermeté à l’endroit des auteurs d’actes antisémites », souligne encore la présidence française, dans un communiqué transmis à la presse. Dans son « combat contre l’antisémitisme », elle rappelle l’inscription de la date 12 juillet au calendrier des commémorations nationales, dès 2026, « pour le 120e anniversaire de la reconnaissance de l’innocence du capitaine Dreyfus ».
Plus tôt, le Premier ministre israélien avait accusé le chef d’État français « d’alimenter le feu antisémite » en France. « Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l’action, l’apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025 », écrit-il dans une lettre, en date du 17 août, et transmise à l’AFP mardi. « Depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d’un État palestinien, il a augmenté [ l’antisémitisme] », dénonce-t-il encore dans cette missive.
La France n’a « pas de leçons à recevoir dans la lutte contre l’antisémitisme », avait dans la foulée rétorqué sur la chaîne BFMTV le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, qui appelle à ne pas « instrumentaliser » le sujet de « l’antisémitisme qui empoisonne nos sociétés européennes ». Les autorités françaises ont selon lui été « toujours extrêmement mobilisées contre l’antisémitisme ».
Dans sa lettre, Benjamin Netanyahu liste aussi plusieurs incidents récents, notamment le saccage de l’entrée de bureaux de la compagnie aérienne israélienne El Al à Paris, l’agression d’un homme juif à Livry-Gargan, ou des rabbins « agressés dans les rues de Paris ». « Ces incidents ne sont pas isolés. Ils constituent une plaie », souligne-t-il.
Donald Trump loué pour son « combat » contre les crimes antisémites
Il loue en contre-exemple le président américain, Donald Trump, pour son « combat » contre les crimes antisémites et pour « protéger les Juifs américains ».
La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités internationales à reconnaître l’État de Palestine.
Fin juillet, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l’État de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Dans la foulée plus d’une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, ainsi que l’Australie, ont appelé d’autre pays du monde à faire de même. L’Assemblée générale de l’ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, date posée par Benjamin Netanyahu dans son courrier.
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