Après plus de trois décennies à façonner l’histoire de la mode, Anna Wintour a décidé de tourner une page. Fin juin 2025, la rédactrice en chef de l’édition américaine de Vogue a annoncé à ses équipes qu’elle quittait ses fonctions, après trente-sept années passées à la tête du magazine. À 75 ans, la célèbre papesse de la mode ne tire toutefois pas un trait définitif sur son influence puisqu'elle conserve son rôle de directrice mondiale du contenu pour Condé Nast ainsi que celui de responsable de l’édition internationale du titre. Derrière cette décision, c’est une transition majeure qui s’ouvre pour le groupe de presse. Anna Wintour laisse derrière elle un héritage immense. Arrivée comme directrice de la création en 1983, elle avait pris les rênes de l’édition britannique de Vogue entre 1985 et 1987, avant d’être propulsée, l’année suivante, à la tête de la prestigieuse version américaine. En près de quarante ans, elle a transformé le magazine en référence mondiale et en baromètre incontournable des tendances. Son rôle s’est aussi étendu bien au-delà des pages du mensuel.
Figure centrale du Met Gala, qu’elle supervise depuis de longues années, elle a fait de cet événement l’un des rendez-vous les plus spectaculaires et influents de la mode, mais aussi une collecte de fonds essentielle pour le Metropolitan Museum of Art de New York. Dans la culture populaire, Anna Wintour a inspiré l’un des personnages les plus marquants du cinéma contemporain : Miranda Priestly, incarnée par Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada, sorti en 2006, adaptation du roman de Lauren Weisberger et dont la suite est actuellement en cours de tournage. La froideur légendaire du personnage, son exigence implacable et son sens de la mode ont contribué à bâtir le mythe Wintour, renforcé par son carré iconique et ses lunettes de soleil qu’elle ne quitte presque jamais. Le nom de sa potentielle successeure alimente déjà les discussions. Parmi les candidates évoquées ? Chloe Malle, fille de l’actrice Candice Bergen et du cinéaste Louis Malle, qui avait remporté la Palme d’Or à Cannes en 1956 pour Le Monde du silence.
La relève bientôt assurée ?
Dans un portrait qui lui est consacré, ELLE décrit la Franco-Américaine comme "l’une des favorites pour remplacer Anna Wintour à la tête de Vogue aux États-Unis". Née le 8 novembre 1985 à New York, elle n’a pas encore 40 ans mais possède déjà une solide expérience au sein du prestigieux magazine. Elle a suivi des études de littérature à l’université de Brown, avant de faire un passage à la Sorbonne à Paris. Plutôt que de suivre la voie tracée par ses parents dans le cinéma ou la télévision, elle a choisi le journalisme. Elle a collaboré avec plusieurs grands médias comme le New York Times et le Wall Street Journal avant de rejoindre Vogue en 2011, où elle a d’abord pris en charge les réseaux sociaux. Depuis son arrivée au sein de la rédaction, elle n’a jamais quitté la maison. Progressivement, elle a gravi les échelons pour devenir rédactrice en chef du site internet du magazine. Une fonction stratégique dans un paysage médiatique de plus en plus digitalisé.
Une nomination attendue très prochainement
Selon ELLE, Chloé Malle "est très appréciée" au sein de l’entreprise, ce qui renforce sa position dans la course à la succession. Âgée aujourd’hui de 39 ans, mariée et mère de deux enfants, elle semble incarner la relève parfaite : à la fois ancrée dans la tradition de Vogue et tournée vers son avenir numérique. D’après les informations du média américain Page Six, Chloé Malle "serait aujourd’hui en bonne position pour succéder à Anna Wintour". Une décision officielle pourrait être annoncée d’ici le début de la Fashion Week de New York, prévue le 11 septembre prochain. Un détail amusant vient par ailleurs renforcer la légende familiale comme l'ont rapporté nos consoeurs : Candice Bergen, la mère de Chloé, avait incarné dans Sex and the City le rôle d’Enid Frick, une rédactrice en chef de Vogue et patronne de Carrie Bradshaw.
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