ÉTATS-UNIS - Décidément, le Bureau ovale a vu des scènes pour le moins folles ces huit derniers mois. La preuve encore ce vendredi 22 août. Alors que le président de la Fifa Gianni Infantino était présent, tout comme le vice-président JD Vance, à l’occasion de l’annonce du lieu et de la date du tirage au sort pour la Coupe du monde de foot 2026, Donald Trump a digressé comme souvent... et fait l’éloge de Vladimir Poutine.
Casquette rouge « Trump was right about everything ! » (« Trump avait raison sur tout ! ») vissée sur la tête, air suffisant devant la foule de journalistes, le président américain a tout à coup voulu parler d’une chose qui lui tenait à cœur. « On vient juste de m’envoyer une photo de quelqu’un qui veut vraiment être là », a-t-il déclaré, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
« Il a été très respectueux envers moi, envers notre pays, même s’il ne l’a pas été envers d’autres », poursuit-il dans une étonnante tirade. Puis ajoute : « Je vais la signer pour lui. » Et de continuer : « On m’en a envoyé une, et j’ai pensé que vous voudriez tous la voir. » C’est alors qu’il brandit une photo de lui et de Vladimir Poutine côte à côte lors de leur sommet en Alaska sur l’Ukraine une semaine auparavant.
« Une belle photo de lui »
« C’est un homme nommé Vladimir Poutine, qui, je pense, va venir » pour la Coupe du monde 2026 qui se déroule en Amérique du Nord et principalement aux États-Unis, explique-t-il. La Russie est exclue de cette compétition internationale, comme de nombreuses autres, pour avoir envahi l’Ukraine en 2022. Ce qui ne semble pas poser de problème au président américain.
« Il va peut-être venir, peut-être pas, ça dépendra de ce qui se passera, nous avons beaucoup de choses qui vont se passer dans les deux prochaines semaines », affirme alors Donald Trump. Et de lâcher : « J’ai trouvé que c’était une belle photo de lui. Passable de moi, mais belle de lui. »
Une journaliste lui rappelle tout de même que dans la nuit de jeudi à vendredi, des bombardements russes ont touché l’entreprise américaine Flex à Mukachevo, dans l’ouest de l’Ukraine. Ce à quoi Donald Trump répond : « Je ne suis pas content de ça, de tout ce qui se passe avec cette guerre. Je pense que dans les deux prochaines semaines, on saura où ça va. Et il faudra que je sois content. »
« Je peux le garder ? »
« Chaque jour passant, Trump donne des indices indiscutables de sa connivence voire de son alignement sur la Russie et sur Poutine, traité en bon camarade des États-Unis et de leur président, alors qu’il est sous sanctions US depuis 2022... », a analysé sur X le spécialiste des États-Unis Corentin Sellin. « Trump, dirigeant nationaliste-conservateur aux affinités autoritaires, est plus proche en valeurs de Poutine que de beaucoup de dirigeants européens actuels. »
« Et pour l’instant, les improvisations diplomatiques à grand spectacle de Trump ne produisent qu’une chose : du temps pour Poutine afin de pilonner la région de Donetsk qu’elle ne contrôle pas encore et dont le gain militaire fortifierait son exigence diplomatique », en conclut-il.
De fait, après le sommet en Alaska puis la venue des leaders européens à Washington aux côtés de Volodymyr Zelensky en début de semaine, Donald Trump a affirmé que le dirigeant ukrainien et Vladimir Poutine allaient se rencontrer très rapidement. Mais après les débats sur le lieu du potentiel rendez-vous, la Russie a affirmé jeudi qu’il n’y avait absolument aucune rencontre à l’agenda pour le moment en raison de « l’ordre du jour (qui) n’est absolument pas prêt ».
Mais pour le président américain, la priorité était ailleurs ce vendredi. Après avoir annoncé que le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 aurait lieu le 5 décembre prochain au Kennedy Center à Washington, Donald Trump a pu tenir entre ses mains le trophée doré. Et il était ravi. « Je peux le garder ? », a-t-il même demandé à Gianni Infantino, tout sourire à ses côtés.
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