Le Premier ministre François Bayrou va proposer, lors de sa conférence de presse de rentrée, un vote de confiance à l'Assemblée nationale via l'article 49.1 de la Constitution qui, à l'instar de l'article 49.3 engage la responsabilité du gouvernement. Celui-ci devrait avoir lieu le 8 septembre, a appris BFMTV de sources gouvernementales.
"Cette déclaration de politique générale aura pour objet de poser explicitement la question centrale: savoir s'il y a bien gravité du danger pour la Nation, s'il y a urgence ou pas", a expliqué François Bayrou.
Pour ce dernier, cela doit permettre de "choisir la route qui permettra d'échapper à cette malédiction en retrouvant la maîtrise de nos finances".
Sans "accord" à l'Assemblée nationale, le 8 septembre, le Premier ministre estimera alors que "l'action" est "impossible".
"Un moment préoccupant"
Si le chef du gouvernement n'obtient pas la confiance d'une majorité de députés, alors il sera tenu de démissionner, de la même manière qu'après une motion de censure. Compte tenu des forces en présence à l'Assemblée nationale, un tel vote est donc très risqué pour François Bayrou.
Au moment de sa nomination en décembre dernier, le Premier ministre avait annoncé qu'il ne solliciterait pas la confiance des députés lors de sa déclaration de politique générale. "Dans la foulée de cette déclaration de politique générale, il y aura une sorte de vote de confiance parce qu'il y aura probablement une motion de censure", avait alors fait valoir le Premier ministre.
Depuis son arrivée à la tête du gouvernement, l'opposition a réclamé à plusieurs reprises un tel vote. Par exemple, en décembre dernier, le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait exigé "un vote sur la confiance pour voir s'il a une majorité".
Ses prédécesseurs immédiats, Élisabeth Borne, Gabriel Attal ou Michel Barnier, avaient esquivé un tel vote puisque cette démarche n'est pas obligatoire.
Décrivant "un moment préoccupant qui impose une clarification", François Bayrou a pointé le "risque du surendettement", estimant qu'il s'agit d'"un danger immédiat qui pèse sur nous". "La charge de la dette va devenir cette année le budget le plus important de la Nation", explique le Premier ministre. Selon lui, cela représentera 66 milliards d'euros et "au mieux 75 milliards d'euros" l'an prochain.
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