Un peu plus d'un mois après une première conférence de presse présentée comme un "moment de vérité" et durant laquelle il avait présenté son projet de budget 2026 comportant 44 milliards d'euros d'économies, François Bayrou a de nouveau fait face aux journalistes ce lundi 25 août.
Le Premier ministre était cette fois seul à prendre la parole en cette rentrée chahutée, placée sous la menace de la censure du gouvernement et des appels à "tout bloquer" le 10 septembre. François Bayrou sera bientôt fixé sur son sort, puisqu'il a annoncé qu'il solliciterait un vote de confiance à l'Assemblée nationale dès le 8 septembre.
• "Un moment préoccupant et décisif"
En préambule de sa prise de parole, le Premier ministre a présenté cette rentrée comme "un moment préoccupant et donc décisif de l'histoire de notre pays".
"C'est un moment d'hésitation et de trouble et je considère que ce moment impose une clarification", a ajouté le chef du gouvernement, soulignant que la planète et que l'Europe "ne tournent pas bien".
François Bayrou a notamment évoqué la situation au Proche-Orient et le fait que les "grands empires ont choisi désormais d'imposer leur loi par la force". Par le biais notamment des politiques de droits de douane menées par les États-Unis de Donald Trump.
• Le surendettement, un "danger immédiat"
"Notre pays est en danger parce que nous sommes au bord du surendettement", a martelé François Bayrou. Et ce danger est un "danger immédiat (qui) pèse sur nous" et "auquel nous devons faire face, non pas demain ou après-demain, mais aujourd'hui même, sans retard d'aucune sorte."
Sur les deux dernières décennies, la dette s'est alourdie de 2.000 milliards d'euros, a rappelé François Bayrou, avec 1.000 milliards d'euros de dettes supplémentaires entre 2005 et 2015 et 1.000 autres milliards d'euros entre 2015 à 2025.
"Depuis vingt ans, chaque heure de chaque jour et de chaque nuit a augmenté la dette de 12 millions d'euros supplémentaires", a poursuivi le Premier ministre. "La dépendance à la dette est devenue en France chronique" et "la charge de la dette va devenir cette année le budget le plus important de la Nation", a-t-il encore déploré.
"Si le chemin que nous choisissons est de faire semblant" et d'ignorer la situation, "alors je vous le dis comme je le pense, nous ne nous en sortirons pas", a prévenu François Bayrou.
• François Bayrou va demander un vote de confiance
Dans une volonté de "clarification", François Bayrou effectuera le 8 septembre prochain un discours de politique générale devant l'Assemblée nationale, convoquée en session extraordinaire, avant de solliciter la confiance des parlementaires.
"J’engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale", comme le prévoit l'article 49.1 de la Constitution. Cette déclaration aura pour objet de poser la "question centrale" de "savoir s’il y a bien gravité pour la nation, s’il y a urgence".
"Le Parlement aura le 8 septembre la décision entre ses mains et chacun s'engage devant les Français", a-t-il résumé.
• Des piques visant Sandrine Rousseau et Jean-Luc Mélenchon
François Bayrou a évoqué durant son intervention le mouvement du 10 septembre, mouvement né sur les réseaux sociaux mais "dont LFI et M. Mélenchon ont maintenant pris la tête". Il s'en est pris au mouvement de gauche radicale et à "son organisation du désordre".
François Bayrou a également qualifié une phrase de Sandrine Rousseau, député écologiste de Paris, comme étant "la plus scandaleuse de l'été". "La rentabilité des agriculteurs, j’en ai rien à péter", avait affirmé l'élu.
Comments