INTERNATIONAL - C’est un geste qui ne devrait pas contribuer à désamorcer les tensions. Alors que l’ambassadeur américain en France était convoqué ce lundi 25 août au ministère des Affaires étrangères après des critiques jugées inacceptables par Paris sur « l’absence d’action suffisante » contre l’antisémitisme du président Emmanuel Macron, ce dernier ne s’est pas présenté au Quai d’Orsay.
Dans les faits, et « en l’absence de l’ambassadeur » Charles Kushner, c’est le chargé d’affaires de l’ambassade américaine qui a été reçu à sa place, indique à l’AFP une source diplomatique.
Ce dernier s’est vu signifier que les critiques du diplomate américain « constituaient une ingérence dans les affaires intérieures (de la France) et dressaient un constat qui ne correspondait pas à la réalité », poursuit cette même source, qui affirme que le chargé d’affaires américain a été reçu par deux directrices du Quai d’Orsay.
Des propos défendus par la diplomatie américaine
Dans une lettre adressée au chef de l’État, Charles Kushner, père du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, en fonction depuis quelques semaines en France, avait exprimé « sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre », rejoignant les récentes critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le département d’État américain a dit « soutenir les propos » de son ambassadeur. « L’ambassadeur Kushner est le représentant du gouvernement des États-Unis en France et effectue un travail remarquable en faisant progresser nos intérêts nationaux dans ce rôle », a affirmé son porte-parole adjoint, Tommy Pigott, dans un communiqué transmis à l’AFP.
La convocation au Quai d’Orsay d’un ambassadeur américain est un événement rare mais pas sans précédent. En octobre 2013, le représentant de Washington avait été convoqué après les révélations d’Edward Snowden selon lesquelles la NSA aurait intercepté massivement des communications en France.
En juin 2015, sa successeure Jane Hartley avait également dû s’expliquer sur les documents de WikiLeaks attestant de l’écoute par la NSA des appels de trois présidents français (Chirac, Sarkozy, Hollande).
Très critique de la reconnaissance de la Palestine par la France
Les critiques du diplomate américain interviennent quelques jours après une violente charge de Benjamin Netanyahu contre le président français qu’il accuse « d’alimenter le feu antisémite » en appelant à la reconnaissance internationale de l’État de Palestine.
Une analyse « erronée, abjecte et (qui) ne demeurera pas sans réponse », avait déjà répliqué la présidence française.
Dans sa lettre, l’ambassadeur américain reprend l’argumentaire de Benjamin Netanyahu. « Des déclarations qui vilipendent Israël et des gestes en reconnaissance d’un État palestinien encouragent les extrémistes, fomentent la violence et mettent en péril la judéité en France », estime notamment Charles Kushner.
La décision de la France de reconnaître un État de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, aux côtés de pays comme l’Australie ou le Canada, a été très vivement dénoncée en Israël mais aussi aux États-Unis, dont le chef de la diplomatie, Marco Rubio, avait dénoncé une « décision imprudente » qui « ne sert que la propagande du Hamas et fait reculer le processus de paix ».
Pour se moquer de Trump, le démocrate Gavin Newsom imite ses tweets et détourne son slogan « MAGA »
Comments