POLITIQUE - Huit jours après la mort choquante, en direct, du streamer Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, la réponse politique. La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, qui réunissait ce mardi 26 août, ses services avec ceux de trois ministères et de deux régulateurs, a annoncé qu’elle attaquait en justice la plateforme Kick, sur laquelle étaient diffusées des scènes de maltraitance du streamer, pour « manquement ».
« Kick n’a pas fait tout ce qui était possible pour pouvoir mettre fin à la diffusion de contenu qui était dangereux », a justifié la ministre, reprochant à Kick d’avoir enfreint la loi sur la confiance numérique de 2004.
Kick, la plateforme de tous les excès au cœur de la mort du streamer « Jean Pormanove »
De son côté, la procureure de Paris a annoncé également ce mardi l’ouverture d’une enquête sur les pratiques de Kick, en plus de celle déjà menée par le parquet de Nice pour éclaircir les circonstances du décès en direct de Jean Pormanove.
Cette nouvelle enquête a été ouverte « du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite », pour déterminer notamment si Kick a diffusé « en connaissance de cause » des « vidéos d’atteinte volontaires à l’intégrité de la personne », a annoncé la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.
Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le pseudo Jean Pormanove, est décédé près de Nice lors d’une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos australienne Kick après plus de 12 jours de direct le montrant, ainsi qu’un autre homme, violenté et humilié par deux autres personnes.

Suivie par près de 200 000 personnes, la chaîne « Jeanpormanove » montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Des contenus scénarisés, selon les promoteurs de la chaîne.
Si la justice a bien ouvert une enquête dès décembre 2024 sur ces agissements après la parution d’un article de Mediapart, la ministre Clara Chappaz a été vivement critiquée pour ne pas avoir saisi immédiatement l’Arcom.
L’organisme indépendant de régulation, qui avait tout de même été saisi en février par la Ligue des droits de l’homme, a lui été fustigé pour avoir tardé à se pencher sur le dossier. L’Arcom n’aurait rien pu faire pour empêcher la diffusion de la chaîne de Jean Pormanove, s’est défendu à cet égard le président de l’Arcom Martin Ajdari.
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