"Il n'est jamais allé chez le médecin, et je ne me souviens pas qu'il ait pris un seul jour de congé ; il était toujours si dévoué au travail et était plutôt coriace." C'est ainsi que la veuve de David Burgess le décrit. Dans un article du Daily Mail, la quinquagénaire raconte la tragique histoire de son époux, décédé en mai dernier à la suite d'une fatale erreur de diagnostic liée à une douleur "horrible" à l'estomac.
"Il a dit n'avoir jamais rien ressenti de tel auparavant"
David Burgess, un Anglais de 52 ans, ne souffrait pas de problèmes de santé connus lorsqu'il a commencé à ressentir de fortes douleurs à l'estomac en avril 2025. Alertée par son état, sa compagne Sandra l'a alors conduit d'urgence à l'hôpital où les médecins ont d'abord pensé à une appendicite. Mais seulement quelques minutes plus tard, David Burgess a quitté l'établissement avec un diagnostic d'une forme courante de gastrite. Les médecins lui ont ainsi conseillé de prendre du Gaviscon, un médicament qui a pour but de soulager les maux d'estomac. Mais quelques jours plus tard, le 1er mai 2025, l'état de santé de David s'aggrave. L'homme souffre toujours d'une "douleur aigüe", a du mal à s'alimenter correctement et se sent "vidé et sans énergie". À cela s'ajoute une aggravation progressive de sa respiration : "Il a dit n'avoir jamais rien ressenti de tel auparavant. C'était absolument horrible", se souvient sa veuve, qui regrette aujourd'hui d'avoir "fait confiance aux médecins". Car de retour aux urgences, l'état de David Burgess empire en une poignée de minutes.
Les médecins n'ont rien pu faire, il était déjà trop tard
Hospitalisé d'urgence, le quinquagénaire subit plusieurs examens médicaux qui finissent par révéler la véritable origine de son mal : une déchirure de l'aorte. L'aorte qui transporte le sang du cœur vers le reste du corps constitue le plus gros vaisseau sanguin du corps. Plus connue sous l'appellation de "dissection aortique", une déchirure de l'aorte est une affection qui peut s'avérer mortelle si elle n'est pas soignée à temps, puisqu'elle compromet dangereusement la circulation sanguine vers tous les organes vitaux. Hélas, ce fut le cas pour David. En dépit des interventions chirurgicales décidées dans l'urgence, les médecins ne sont pas parvenus à le sauver, expliquant à son épouse qu'il serait "cruel de continuer à essayer". Le 10 mai 2025, la famille de David Burgess a décidé l'arrêt des soins. Désormais, la veuve de David Burgess ne décolère pas, estimant qu'il s'agit là d'une faute grave du personnel soignant. Le quinquagénaire aurait sans doute eu une chance de s'en sortir si le bon diagnostic avait été posé dès son premier passage aux urgences. Alors qu'elle envisage de déposer plainte contre l'hôpital, une enquête est en cours.
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Dissection aortique : une course contre la montre
Sandra consacre aujourd'hui l'essentiel de son énergie à sensibiliser le grand public ainsi que les professionnels de santé aux risques et symptômes de cette pathologie. Selon l’Association de patients atteints de dissection aortique, 20% des patients qui en sont atteints décèdent à la phase aigüe en l'absence d'une intervention chirurgicale rapide. "Plus de deux tiers des personnes ayant une dissection aortique présentent une hypertension artérielle", détaille Le Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique. Dans la plupart des cas, les patients souffrent d'une douleur soudaine et aiguë au niveau de la poitrine, mais aussi dans le dos, entre les omoplates ou, comme dans le cas de David, à l'estomac. Car la douleur gagne du terrain et s'étend le long de la dissection. Quant aux traitements, il en existe plusieurs selon le type et la gravité de la dissection aortique. Lors d'une intervention d'urgence, les chirurgiens remplacent la partie affectée de l'aorte par une prothèse plastique, et le patient doit ensuite suivre un traitement médicamenteux afin de contrôler sa tension artérielle. Selon Santé Publique France, en 2022, 68 702 adultes ont été hospitalisés en France pour une maladie artérielle des membres inférieurs.
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