POLITIQUE - Il se dit prêt à « ouvrir toutes les négociations nécessaires ». Alors que son coup de poker sur le vote de confiance sur le Budget tourne à la débâcle anticipée, François Bayrou a lancé une invitation à tous les chefs de partis pour tenter de les convaincre de ne pas le renverser le 8 septembre. Une invitation à laquelle tous, au sein du « socle commun » comme dans l’opposition, n’ont pas répondu de la même façon.
Il y a d’abord ceux qui comptent se rendre à Matignon. C’est notamment le cas de ceux qui ont annoncé qu’ils accorderont leur confiance au Premier ministre, comme Les Républicains. Selon BFMTV, le parti présidé par Bruno Retailleau sera reçu mardi 2 septembre à 15 heures rue de Varennes. Le chef du parti de droite, tout comme celui des députés LR, Laurent Wauquiez, seront de la partie à l’heure où, selon plusieurs indiscrétions de presse, la confiance accordée au Premier ministre fait grincer des dents en interne.
Le RN ira, mais « sans aucune illusion »
Malgré leur refus de voter pour la confiance à François Bayrou, le Rassemblement national compte aussi répondre positivement à l’invitation du chef du gouvernement. C’est le porte-parole du parti, Laurent Jacobelli, qui l’a annoncé sur BFMTV, faisant valoir que Jordan Bardella et Marine Le Pen « ne loupent jamais un rendez-vous avec la République ». Pour autant, il assure que « rien » ne fera changer la position du parti lepéniste.
« Le RN répond toujours positivement à une invitation à dialoguer, même vaine et extrêmement tardive. Nous nous rendrons donc à Matignon avec Marine Le Pen la semaine prochaine, sans aucune illusion », a confirmé le président du Rassemblement national, jugeant que seul un « retour aux urnes », que ce soit « par la dissolution ou la démission » du chef de l’État, sera de nature à résoudre la crise.
« Opération sauvetage »
Pour la gauche en revanche, l’invitation lancée par le Premier ministre reste lettre morte. « Nous n’avons donc nullement l’intention de participer à l’opération de sauvetage que le Premier Ministre tente désormais d’initier. Nous n’irons donc pas à Matignon la semaine prochaine », a annoncé ce jeudi le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, estimant que François Bayrou « tente de sauver sa tête » à travers cette initiative.
Même scepticisme affiché côté écolo. « On se prononcera dans la journée parce qu’il faut que je rappelle les présidents de groupe. Pour l’instant, je dois vous avouer qu’on ne voit pas bien l’intérêt », a expliqué la patronne du parti Les Écologistes, Marine Tondelier. « J’ai toujours défendu que c’était institutionnel et qu’il fallait aller le voir. Mais là, un Premier ministre qui ne le sera plus dans quelques jours… », a-t-elle poursuivi, alors que la position de son parti sera officialisée ultérieurement. Ce sera finalement un « non » que les écolos adresseront à François Bayrou.
Quant au PS, dont le programme de sa rentrée politique organisée à Blois est chamboulé par la situation politique, il n’a pas encore répondu à l’invitation. Sollicité par Le HuffPost, l’entourage d’Olivier Faure n’a pas (encore) donné suite. À noter toutefois que le premier secrétaire du Parti socialiste qualifie François Bayrou de Premier ministre « démissionnaire », ce qui peut donner une indication sur la façon dont les roses considèrent l’invitation du chef du gouvernement.
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