
Derrière son image de grand-mère paisible, une véritable Ma Dalton sans scrupule : la reine Victoria du Royaume-Uni était « la plus grande trafiquante de drogue de tous les temps », explique le magazine Time dans un article aussi surprenant qu'édifiant. Le spécialiste Sam Kelly, auteur d'Histoire de l'humanité sous drogues (éd. Penguin Random House), revient en effet sur le gigantesque trafic mis en place par les Anglais au milieu du XIXe siècle avec la Chine pour écouler l'opium produit en grande quantité en Inde, colonie de Sa Majesté.
Quand Victoria arrive au pouvoir en 1837, l'économie britannique accuse un énorme déficit avec la Chine, qui lui fournit en exclusivité le fameux thé dont elle a tant besoin. La Compagnie des Indes, qui gère l'économie des colonies et que l'on peut comparer aux plus grandes multinationales de notre époque, tente à tout prix d'équilibrer ses échanges avec Pékin, sans succès : en perpétuel déficit, elle emprunte constamment à la Couronne pour subsister. « Un ménage moyen de Londres dépensait 5 % de ses revenus en thé chinois, mais la Grande-Bretagne n'avait rien à échanger avec la Chine en retour », explique l'historien Sam Kelly.
Vers la première guerre de l'opium
Les commerçants britanniques, avec la complicité du gouvernement, trouvent alors la solution grâce à l'opium, produit en très grande quantité en Inde, alors sous l'étroit contrôle de la Compagnie des Indes orientales. Un produit illégal dans l'empire du Milieu, mais [...] Lire la suite
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