POLITIQUE - Le processus est enclenché au sommet, mais cela n’empêche pas les Français de douter encore. L’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance de l’État de Palestine en septembre prochain divise au sein de la population. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost, les Français ne se montrent ni majoritairement pour, ni majoritairement contre, malgré des nuances exacerbées par leur couleur politique.
La semaine où la France a mis un coup d’accélérateur à la reconnaissance de la Palestine
Alors que la décision de Paris de reconnaître la Palestine a suscité un élan chez d’autres pays occidentaux, en France, seulement 39 % des personnes interrogées disent soutenir l’initiative du président de la République. Ils sont 41 % à s’y opposer. Soit deux petits points d’écart, qui illustrent le fort clivage autour de cette question.
Le soutien à la reconnaissance est légèrement plus marqué en région parisienne, dans les villes de plus de 100 000 habitants, ainsi que parmi les 18-34 ans, favorables à 48 % là où les 55 ans et plus ne sont que 36 %. Sans surprise, il n’y a que chez les sympathisants des partis de gauche qu’une nette majorité (71 %) en faveur de la reconnaissance se dégage. Elle est à l’inverse rédhibitoire à droite et à l’extrême droite, avec respectivement 70 et 75 % des sondés qui se disent contre. Et dans le camp présidentiel, le soutien reste timide (53 %) comme en écho aux atermoiements du président de la République à l’hiver dernier.
« Dynamique » française à l’international
Après avoir évoqué le sujet dès le mois de décembre, Emmanuel Macron a donné l’impression de faire marche arrière. Le président de la République, qui plaidait pour une reconnaissance avec plusieurs pays et en même temps afin d’y donner plus de poids, n’a pas reçu les gages espérés de ses homologues occidentaux. Mi-juin, la guerre entre Iran et Israël a contrarié son agenda.
Fin juillet, c’est finalement toute sa stratégie que Paris a revue, en décidant d’agir unilatéralement pour provoquer un effet domino. Avec succès. « La dynamique que nous avions lancée a entraîné un mouvement », se félicitait l’Élysée auprès du HuffPost début août, alors que le Canada et le Portugal se disaient prêts à suivre en septembre lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies.
L’initiative française et ses répercussions ont suscité l’ire du Premier ministre israélien (et de Donald Trump) qui ont accusé la France de « récompenser » le Hamas. Mais alors que les images et témoignages déchirants en provenance de Gaza se multiplient, le Premier ministre Benjamin Netanyahu apparaît de plus en plus isolé. Y compris sur le plan national où il doit faire face à la colère de la population, qui réclame la libération des otages encore aux mains du Hamas. Ce lundi 4 août, 600 anciens chefs militaires ou espions israéliens en ont appelé à Donald Trump pour faire pression sur Benjamin Netanyahu et arrêter la guerre à Gaza. « Cette guerre a cessé d’être une guerre juste et conduit l’État d’Israël à perdre son identité », ont-ils estimé dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.
L’enquête a été réalisée sur 1044 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 28 au 31 juillet 2025.
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