Derrière la photo de placenta partagée par Calvin Harris, une pratique très controversée

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Instagram @calvinharris
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SANTÉ - Âmes sensibles s’abstenir. Sur Instagram, Calvin Harris a annoncé la naissance de son fils Micah, le 20 juillet. Sur les premières photos postées, on peut voir le DJ et producteur avec son enfant, puis sa femme Vick Hope accouchant visiblement à domicile, dans une piscine d’accouchement. Mais la suite de la série peut surprendre : on y découvre une photo en gros plan du placenta en entier, puis ce dernier découpé et disposé dans une sorte de cuiseur vapeur.

La dernière photo montre le résultat de cette pratique interdite en France, que l’on appelle « encapsulation du placenta », qui consiste à réduire en poudre le placenta dans des gélules. Une pratique popularisée aux États-Unis par des stars américaines comme Kim Kardashian, Chrissy Teigen, Hilary Duff ou Katie Holmes.

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En 2015, lors de la naissance de son fils nommé Saint West, Kim Kardashian avait posté sur Twitter une photo du flacon contenant les fameuses gélules de placenta. Elle avait alors expliqué les prendre pour lutter contre les risques de dépression post-partum, aussi appelée « baby blues ».

« À chaque fois que je prends un comprimé, je ressens un regain d’énergie et je me sens vraiment en bonne santé et bien dans ma peau. Je le recommande vivement à tous ceux qui envisagent de l’essayer ! », témoignait-elle alors sur son blog au sujet de ces capsules, qu’elle avait déjà expérimentées à la naissance de son premier enfant.

My experience eating my placenta is up on my app! https://t.co/0aC3YXxIgv pic.twitter.com/xcCEtVCvzb

— Kim Kardashian (@KimKardashian) December 14, 2015

La « placentophagie » interdite en France

Comme elle, les adeptes de la « placentophagie » estiment que l’ingestion du placenta après l’accouchement aurait des vertus, comme favoriser la montée de lait, pallier les carences en vitamines et en minéraux, notamment en fer, ou encore diminuer les douleurs et les risques de dépression post-partum. Autant d’affirmations qui n’ont pas été étayées scientifiquement.

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Surtout, cette pratique est interdite en France, que ce soit sous forme de gélules, de steak, de lasagnes, de smoothie ou de gummies - oui oui, cela existe. Le placenta, comme tous les produits du corps humains, ne peut faire l’objet d’un droit patrimonial ou d’un business. La loi interdit aux parents de le récupérer après l’accouchement à l’hôpital comme à domicile, les risques infectieux s’ajoutant à l’argument éthique.

Le placenta est aujourd’hui considéré comme un déchet opératoire, qui doit être incinéré. L’article L1241-1 du code de santé publique prévoit que le prélèvement de cellules du placenta ne peut être effectué qu’à des fins scientifiques ou thérapeutiques, en vue d’un don anonyme et gratuit, et à la condition que la femme, durant sa grossesse, ait donné son consentement par écrit, après avoir reçu une information sur les finalités de cette utilisation.

Cela n’a pas toujours été le cas. « En France, à l’époque médiévale, on rapporte des coutumes d’ingestion de placenta destinées à rendre à la femme une partie des nutriments dépensés durant la grossesse ou à visée galactogène, cite un article de Slate. Cette coutume fut condamnée à partir du XVIe siècle. Dans la France rurale des deux derniers siècles, le placenta était considéré comme la doublure symbolique de l’enfant et enterré par le père en divers endroits du domaine familial. »

Encapsulation ou « bébé lotus »

Pourtant, sur les réseaux sociaux, certaines doulas - un métier non reconnu par le milieu périnatal - proposent toutes sortes d’utilisations du placenta, allant de l’encapsulation au « bébé lotus » - une pratique qui consiste à conserver le placenta attaché au bébé pendant quelques jours après la naissance, jugée « ésotérique » voire « dangereuse », par l’Ordre national des sages-femmes.

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Car si le fait d’enterrer le placenta sous un arbre ou d’en faire un bijou peuvent sembler sans danger, l’utiliser pour l’ingérer ou le laisser en contact du bébé présentent des risques d’infection. En 2017, aux États-Unis, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) alertaient en effet dans une note sur l’infection d’un nourrisson à un streptocoque B, associée à la consommation par la mère de capsules contenant du placenta déshydraté.

Ailleurs dans le monde, les parents qui en font la demande peuvent récupérer leur placenta à l’hôpital. C’est le cas au Québec, où le gouvernement a autorisé cette pratique en 2017 tout en déconseillant l’ingestion du placenta en raison des risques de contamination, ou aux États-Unis. En Espagne, où l’enfant de Calvin Harris semble être né d’après son post Instagram, cette pratique n’est pas encadrée par la loi.

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