"Une performance honteuse": comment le dernier sommet Trump-Poutine a tourné à l'"humiliation" pour le président américain

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Un sommet qui donne des sueurs froides aux Ukrainiens. Donald Trump s'apprête à rencontrer ce vendredi 15 août en Alaska son homologue russe Vladimir Poutine, avec qui il entretient des relations tumultueuses depuis son retour à la Maison Blanche.

Ce mercredi, les dirigeants européens se sont adressés au président américain par visioconférence, pour tenter de le convaincre de défendre les intérêts de l'Ukraine lors de son tête-à-tête avec le président russe. Ils redoutent que la rencontre ne débouche sur une issue défavorable à l'Ukraine, au moment où l'armée russe progresse dans l'est du pays et alors qu'un "échange de territoires" est évoqué par Washington.

Si les Européens s'inquiètent autant, c'est aussi parce que le format d'une rencontre à huis clos entre les présidents russe et américain ne les incite pas forcément à l'optimisme. Le dernier sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, à Helsinki en 2018, avait en effet révélé un troublante connivence entre les deux hommes.

Helsinki, le seul et unique sommet Trump-Poutine

Les deux chefs d'État se sont rencontrés en tout six fois, principalement en marge de réunions internationales et à chaque fois lors du premier mandat du président américain. Toutefois, la rencontre d'Helsinki en 2018 est à ce jour le seul sommet bilatéral à avoir été organisé entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

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À cette époque, les deux hommes affichent leur volonté d'écrire un nouveau chapitre des relations entre Washington et Moscou. Affaire Snowden, guerre en Syrie, annexion de la Crimée... Les contentieux sont alors nombreux après huit années de présidence Obama. Mais à Helsinki, c'est surtout l'ingérence russe qui cristallise les tensions.

La Russie est en effet accusée par le renseignement américain (le FBI, la CIA et la NSA réunis) de s'être ingérée dans l'élection américaine de 2016 pour favoriser l'élection de Donald Trump, notamment en piratant les ordinateurs du parti démocrate et du directeur de campagne de sa rivale Hillary Clinton.

Le républicain est lui-même personnellement visé par une enquête du procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur la nature des liens entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

"Performance honteuse"

À l'issue d'un tête-à-tête de deux heures avec le président russe, Donald Trump désavoue face à la presse les conclusions rendues par ses propres services de renseignement sur l'ingérence de Moscou, préférant croire la version de son interlocuteur.

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"J'ai le président Poutine qui vient de dire que ce n'était pas la Russie. Je dirai ceci: je ne vois pas pourquoi cela le serait (...) Les dénégations du président Poutine ont été très fortes et très puissantes", déclare-t-il, suscitant la stupeur chez les journalistes et ses propres conseillers.

Présente dans l'assistance, l'ex-membre du Conseil de Sécurité nationale américain Fiona Hill est revenue sur cette scène dans un documentaire diffusé sur la chaîne britannique Channel 4.

"Je me suis demandée: 'comment je peux arrêter ça? Je pourrais simuler une crise cardiaque'. J'ai commencé à regarder la salle: 'est-ce que je peux enclencher l'alarme incendie"?, raconte l'ancienne conseillère, évoquant un "spectacle d'humiliation".

Les déclarations du milliardaire républicain provoquent un tollé dans la classe politique américaine, y compris dans le camp présidentiel. Le sénateur républicain John McCain compare la conférence de presse de Donald Trump à l'"une des performances les plus honteuses d'un président américain".

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Sous la pression, Donald Trump est contraint de revenir sur ses propos. De retour aux États-Unis, il plaide le lapsus. "Dans une phrase très importante de mon discours, j'ai utilisé le verbe "serait" au lieu de "ne serait pas". La phrase aurait dû être: "je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas la Russie qui s'est ingérée dans les élections...", assure-t-il en lisant ses fiches.

Si aucune collusion n'a été établie entre la campagne Trump et Moscou, l'ingérence russe dans les élections de 2016 sera confirmée en 2019 par l'enquête de Robert Mueller en 2019, puis en 2020 par la commission du renseignement du Sénat américain, alors présidée par un certain Marco Rubio, actuel secrétaire d'État de Donald Trump.

Sept ans après l'incident d'Helskinki, la donne a changé entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Si le président américain garde une forme du respect pour le maître du Kremlin, il s'est agacé à plusieurs reprises de sa volonté de poursuivre l'invasion de l'Ukraine.

"Déçu" par son homologue russe, il n'a à ce jour pris aucune des sanctions dont il l'avait menacé. La rencontre entre les deux hommes intervient toutefois à la date où expire l'ultimatum lancé au Kremlin pour qu'il cesse sa guerre. Ce mercredi, Donald Trump a menacé la Russie de "conséquences très graves" si elle ne met pas fin au conflit.

Article original publié sur BFMTV.com

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