La difficulté à recruter de nouveaux soldats a poussé l'Ukraine à se tourner vers ses citoyens enfermés en prison. L'armée propose aux détenus une remise de peine totale en s'engageant au moins pour une année.
Ces soldats sont envoyés en première ligne, alors que le manque de volontaires inquiète les autorités. "Aucun d'entre nous n'avait jamais touché une arme, c'est pour ça que nous nous entraînons", souligne Pavlo, ancien prisonnier et désormais soldat de la 59e brigade d'assaut séparée.
"Nous sommes tous traités pareils"
Pour l'ancien détenu, la démarche a été simple. "En prison nous avons appris que nous pouvions rejoindre l'armée, nous avons rempli un formulaire pour aller nous battre."
Condamné à sept ans de prison pour avoir tabassé un homme et volé sa voiture, Dobriny a rejoint l'armée alors qu'il lui restait deux mois de détention. "Nous sommes obligés de faire ça, c'est notre peuple, notre nation, qui le fera si ce n'est pas nous?" Il ajoute: "Nous sommes tous traités pareils, que l'on soit prisonniers ou civils, nous n'avons pas peur de la mort."
"L'armée ukrainienne a besoin de beaucoup de bataillons de ce genre qui s'occupent des missions les plus difficiles", indique California, chef de la communication de la 59e brigade d'assaut séparée, citant une mission où ces soldats ont "réussi à jeter 20 à 30 kilos d'explosifs au nez des Russes".
Un moyen de "corriger ses erreurs"
Pour certains anciens prisonniers, ces missions sont un moyen de "corriger ses erreurs". c'est le cas pour Stanislas, qui s'est engagé dans la 59e brigade. "Je veux me remettre sur le droit chemin, je retrouve un peu de liberté ici, j'ai des amis parmi les autres soldats et ça me donne l'opportunité de voir ma femme."
Répondant à une forte poussée militaire russe ces derniers jours, l'Ukraine a tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi près de 500 km à l'intérieur du territoire russe, incendiant une raffinerie et faisant trois blessés près de Volgograd (sud), selon des responsables russes.
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