Pour la huitième fois depuis 2018, Damien Véron est de retour au Japon. Sept ans après la disparition de sa sœur, Tiphaine Véron, sa famille et lui lancent un nouvel appel à témoins. L'objectif: mobiliser les Japonais et les pouvoirs publics sur cette affaire, avec l'espoir de comprendre enfin ce qui est arrivé à la Poitevine de 36 ans.
Le 29 juillet 2018, alors qu'elle venait tout juste de se lancer dans un voyage en solo au Japon, celle-ci disparaît subitement à Nikko, une ville située au nord de Tokyo. Si les pistes d'une disparition volontaire ou d'un suicide sont rapidement écartées, les autorités japonaises penchent d'abord pour un accident, arguant que la jeune femme avait pu tomber dans une rivière en crue. Or, explique Damien Véron à BFMTV.com, des données prouvent que cette théorie ne tient pas debout.
"Même [la population japonaise] n'y a jamais cru. Maintenant, ils disent travailler sur toutes les pistes", ajoute-t-il.
L'espoir "d'un tournant" dans l'enquête
Au programme de ce nouveau voyage: lancer un nouvel appel à témoins, mobiliser toujours plus la population sur place, mais aussi rencontrer les autorités locales pour faire le point sur les investigations. "Ce que l'on veut, c'est que les personnes peuvent être en lien avec la disparition de Tiphaine, c'est-à-dire le personnel de l'hôtel, soit entendues", indique le frère de Tiphaine Véron.
D'autant qu'un expert a exploité des données provenant de Google et montrant que la jeune femme n'était probablement pas sortie de son hôtel, alors que l'hôtelier affirmait jusqu'ici qu'elle avait quitté l'établissement à 10 heures, le 29 juillet 2018, relate Damien Véron.
"J'espère que ça va être un tournant au Japon. En tout cas, on n'aura pas de regrets si toutes les pistes qui ont été étudiées ne mènent finalement à rien."
Un "moment charnière"
Selon une source proche du dossier, le pôle "cold cases" de Nanterre, qui a repris le dossier en 2023 du chef d'"enlèvement et séquestration", a lancé il y a quelque temps une commission rogatoire pour que des actes d'investigations puissent avoir lieu au Japon, notamment l'étude des images de vidéosurveillance captées par les caméras présentes dans et aux abords de l'hôtel dans lequel résidait Tiphaine Véron le jour des faits.
"Nous nous trouvons à un moment charnière, sept ans après la disparition de Tiphaine: nos chances s’amenuisent de la retrouver à mesure que le temps passe", commente Me Jessica Finelle, avocate de la famille Véron, auprès de BFMTV.com.
"Nous demandons aux autorités japonaises de prendre toute la mesure de l’urgence à coopérer pleinement avec le pôle cold cases du tribunal de Nanterre. C’est notamment le sens du voyage actuel de Damien Véron au Japon. Renoncer à se donner les moyens d’élucider la disparition de Tiphaine serait un échec pour tous", conclut l'avocate.
Un cerisier planté à la mémoire de Tiphaine Véron
Depuis plusieurs années, la famille de la disparue multiplie les démarches pour que cette affaire ne tombe pas dans l'oubli, notamment avec l'association Unis pour Tiphaine, mais aussi, en 2022, en signant Tiphaine, où es-tu?, un livre paru aux éditions Robert Laffont. Ils ont également créé, avec l'aide du développeur Adam Drici, un site retraçant les grandes lignes de l'affaire et invitant la population à envoyer tout témoignage utile.
Par ailleurs, alerté sur la situation du dossier, le cabinet d'Emmanuel Macron a répondu à la famille Véron il y a quelques jours, déclarant prendre l'affaire très au sérieux et envisager de recevoir les proches de la jeune femme, nous explique Damien Véron: "Il n'y a que lui qui peut faire bouger les lignes et permettre aux juges de se déplacer."
Ce mardi, un cerisier en fleur doit être planté en mémoire de Tiphaine Véron, à proximité du lieu de sa disparition. "Tiphaine adorait cet arbre, donc c'est un symbole très fort", commente Damien Véron. La famille travaille également sur un projet de réalisation d'une statue à l'effigie de la jeune femme, qui devrait être installée à Nikko, "probablement l'année prochaine".
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