Denzel Washington assure qu’il n’a pas peur d’être « cancel », oubliant l’essentiel

Date: Category:Français Views:1 Comment:0


Denzel Washington lors d’une interview avec la raiode SiriusXM à New York en novembre 2024.
NOAM GALAI / Getty Images via AFP Denzel Washington lors d’une interview avec la raiode SiriusXM à New York en novembre 2024.

CULTURE - À l’heure d’Instagram, de TikTok, de X et du tout médiatique, Denzel Washington n’a pas peur de faire grincer des dents. La star de Highest 2 Lowest de Spike Lee a réaffirmé dans une interview son absence d’intérêt pour la « cancel culture ». L’acteur aux nombreuses statuettes n’est pas le seul à avoir cet avis tranché sur la question, mais a lui oublié un aspect crucial de la problématique.

L’acteur, récompensé aux derniers Golden Globes pour son rôle dans Gladiator II, s’est exprimé sans filtre dans une interview avec le magazine Complex. Répondant à la question de savoir s’il avait « peur » ou non d’être un jour « cancel » , Denzel Washington n’a pas tergiversé. « Mais ça veut dire quoi, en fait, d’être “cancel” ? » a-t-il rétorqué.

Opposant assumé à Donald Trump, Jimmy Kimmel s’est trouvé un pays d’accueil pour fuir les États-Unis

PUBLICITÉ

Lorsque la journaliste lui a précisé qu’il s’agit – en résumé – de perdre le soutien du public pour des actes problématiques, le comédien de 70 ans répliqué du tac au tac : « Qui en a quelque chose à faire ? Et depuis quand le soutien du public est si important ? » Plus largement, la star de Training Day a ensuite affirmé n’avoir aucun intérêt pour le système des « followers » – notamment sur les réseaux sociaux – et qu’on ne pouvait pas « guider et suivre » en même temps.

Les stars et la « cancel culture »

Denzel Washington n’est pas la première star de cinéma de cette stature à s’exprimer haut et fort contre la « cancel culture ». Sharon Stone avait par exemple avancé dans l’émission Just Jenny qu’il s’agissait de « la chose la plus stupide imaginable ». Alec Baldwin avait affirmé, comme le rappelle le Daily Mail, qu’elle « crée plus de problèmes qu’elle n’en résout ». Beaucoup d’autres, comme Jennifer Aniston, Bryan Cranston, Kelly Rowland ont également pris la parole pour mettre en avant la difficulté de naviguer dans l’industrie du divertissement avec cette nouvelle donnée, mais également l’importance de la nuance.

« La rédemption est-elle impossible ? Je ne sais pas. Mais je ne mets pas tout le monde dans le même panier qu’Harvey Weinstein », avait expliqué l’actrice de Friends, comme le rappelle le Washington Magazine, pointant du doigt certaines dérives d’un système clivant.

Le terme même de « cancel culture » ne fait, en effet, pas l’unanimité. Pour certains, il s’agit de cibler des personnalités aux propos objectivement discriminatoires et portant atteinte à la dignité de certaines communautés pour limiter la propagation de leurs messages haineux. C’est le cas par exemple de l’autrice britannique J.K Rowling, qui multiplie depuis plusieurs années les propos transphobes.

PUBLICITÉ

Pour d’autres, il s’agit, dans l’ère post-#MeToo, de cibler des personnalités accusées de violences sexuelles, conjugales ou psychologiques, souvent avant même qu’un procès n’ait eu lieu. D’où, les accusations de « dérives » d’une « cancel culture » qui « ne pardonne pas le moindre écart ou la moindre erreur », comme le soulignait Bryan Cranston.

Denzel Washington sans filtre

Revenant sur le terme de « cancel » qui a initié la question, Denzel Washington est même allé encore plus loin « Vous ne pouvez pas être “cancel” si vous n’avez pas adhéré à quoi que ce soit. Donc n’adhérez pas ! », a ajouté l’acteur, avant d’en rire. « Ne me faites pas rigoler. Je commence à avoir mal à la poitrine. Quand on parle de ça, ça se resserre là-dedans. »

En disant cela, Denzel Washington oublie un aspect essentiel du sujet. Lui-même, comédien multirécompensé entré dans l’histoire des Golden Globes en étant l’acteur noir le plus nommé aux Golden Globes, est un modèle pour plusieurs générations. Si la « cancel culture » ne touche que les personnalités publiques c’est que justement, elles ont a priori un « devoir » de représentativité et d’exemplarité, surtout lors de leurs prises de parole publiques largement relayées sur Internet et dans les médias.

Et même s’il ne possède pas de réseaux sociaux et se moque de savoir qui le « suit », il ne peut ignorer que c’est précisément le public qui décide ou non de porter un film au sommet du box-office. Ou pas.

PUBLICITÉ

Mort de l’acteur Terence Stamp, connu pour ses rôles dans « Superman » et « Priscilla, folle du désert »

« Superman » : un mois après la sortie du film au cinéma, James Gunn a déjà fini d’écrire la suite

Comments

I want to comment

◎Welcome to participate in the discussion, please express your views and exchange your opinions here.