Le Tour de France a tiré sa révérence. Dimanche dernier, c'est Tadej Pogacar (UAE Emirates) qui a remporté la 112 e Grande Boucle de l'histoire. Le Slovène, intouchable durant les trois semaines de compétition, a terminé 4 minutes et 24 secondes devant son rival Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) au classement général. Le Maillot blanc FLorian Lipowitz (Red Bull-Bora-Hansgrohe) complète le podium.
Les doutes de Nicolas Geay sur le Tour de France
Cette année, le peloton a été particulièrement rapide, puisqu'avec une moyenne de 42 km/h, ce Tour de France fut le plus rapide de l'histoire. Alors que la suspicion plane toujours sur le vélo en ce qui concerne le dopage, Nicolas Geay, journaliste spécialiste du cyclisme à France Télévisions, a été interrogé à ce sujet sur le plateau de C dans l'air ce lundi 28 juillet. Celui qui a officié pendant de nombreuses années sur la moto suiveuse estime qu'il est tout à fait légitime de se poser des questions : " Bien sûr que ça interroge, bien sûr qu'on a des doutes et on doit avoir des doutes, nous en tant que journalistes. Évidemment eu égard à l'histoire de ce sport avec toutes les affaires de dopage, que ce soit à Armstrong, Contador, Landis… Bien sûr qu'on doit se poser des questions. Et encore plus, nous les journalistes, on doit avoir des doutes, prendre du recul sur ces performances. " Nicolas Geay s'est notamment attardé sur les performances de Tadej Pogacar, qui a battu, à l'instar de Jonas Vingegaard des records d'ascension détenus jusqu'ici par des coureurs dopés : " Ces performances, en effet, sont hors normes. Il a battu des records, notamment l'an dernier sur le plateau de Bey ou cette année, les records de temps d'ascension de coureurs qui étaient en pleine année EPO. Donc, bien sûr qu'on doit se poser des questions et on doit analyser ça en se disant, il n'y a pas que lui d'ailleurs, les performances de Vingegaard aussi sont hors normes. "
Néanmoins, le journaliste tempère son propos face à l'absence de la moindre preuve de dopage : " Après, une fois qu'on a dit ça, en fait, il faut être aussi responsable, c'est-à-dire qu'il n'y a pas le début du commencement d'une preuve. Il n'y a rien. Il n'y a rien contre lui. " Nicolas Geay pense tout de même que la triche est encore de mise au sein de peloton, comme dans d'autres sports : " Alors ça ne veut pas dire que tous les coureurs sont vertueux. Il n'y a pas eu de contrôle positif sur le Tour depuis 2015. Ça ne veut pas dire qu'ils sont tous propres. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de tricheurs. Il doit y en avoir, mais comme dans la Coupe du monde de foot, comme aux JO de Paris l'an dernier où il n'y a pas eu de contrôle positif non plus. Donc ça, on ne sait pas, évidemment. Et je pense qu'il y a encore des tricheurs. Il n'y a pas de raison. Mais que ça soit dans le vélo, dans tous les autres sports, c'est une évidence. Après, oui, on doit avoir des doutes. "
" On doit regarder ça avec beaucoup de recul "
" On doit regarder ça avec beaucoup de recul ", poursuit Nicolas Geay, qui avoue être déçu de ne pas voir de concurrent capable de rivaliser avec Tadej Pogacar. " Sauf qu'à un moment, quand il n'y a pas la moindre preuve, eh ben on ne va pas accuser sans preuve. Donc pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, Pogacar, il est innocent. Moi, je trouve que c'est vrai que ce n’est pas super pour le suspense. C'est vrai que ça tue un peu le suspense. Après, s'il est si fort, il est là pour gagner. Il gagne, voilà. "
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