Alors qu'elle était enceinte de son premier enfant, Muireann McColgan a remarqué une grosseur dans son sein. Seulement deux semaines après son accouchement, la jeune maman originaire de Dublin a appris qu'elle souffrait en fait d'un cancer en phase terminale. Désormais, elle raconte sa triste histoire sur Instagram.
"J'ai passé deux semaines à être mère sans cancer"
Pourtant, Muireann McColgan avait remarqué les premiers signes. En août 2023, à 31 semaines de grossesse, la jeune femme consulte son médecin généraliste pour une grosseur au niveau de son sein. Le spécialiste assure qu'il s'agit d'une mastite, une inflammation douloureuse du sein qui s'accompagne généralement d'une infection. Quatre semaines plus tard, alors qu'elle est en consultation prénatale, une sage-femme s'inquiète et oriente la future maman vers des examens plus poussés. Un rendez-vous pour une mammographie est pris, mais Muireann n'aura pas le temps de s'y rendre puisqu'elle accouche la veille d'une petite fille prénommée Aobh, le 7 octobre 2023. Deux semaines de bonheur plus tard, alors que Muireann et son mari Tomasz sont sur un petit nuage, un scanner révèle la triste vérité. La mastite n'en était pas une, il s'agit en réalité d'un cancer du sein. Alors qu'on lui programme une biopsie pour déterminer le stade de la maladie, Muireann est en état de choc. "J'étais complètement terrifiée. J'étais dévastée. J'ai passé deux semaines à être mère sans cancer" raconte la jeune cheffe cuisinière au Sun.
D'un cancer du sein de stade 2 à un diagnostic de phase terminale
Hélas, ce n'est que le début de la terrible désillusion. Quelques jours plus tard, en octobre 2023, la jeune maman est dans un premier temps "soulagée" lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer de sein de stade 2 et qu'elle a 95 % de chances de survivre. Mais le temps passant, Muireann commence à souffrir de douleurs au dos. Un scanner révèle que ces douleurs sont dues à une côte cassée : son cancer s'est en réalité déjà propagé aux os, passant du stade 2 au stade 4, la phase terminale. "On me l'a annoncé par téléphone. Je ne savais pas vraiment quoi faire : mes jambes étaient en miettes (...) Tout était détruit. J'avais un tout petit bébé, et on venait de m'annoncer que j'étais atteinte d'une maladie incurable. C'était surréaliste" se souvient-elle, toujours sonnée par cette terrible annonce.
"Comment mon mari va-t-il s'occuper seul de notre fille ?"
Depuis, Muireann McColgan et son époux tentent de cueillir chaque bonheur quotidien avec leur fille Aobh, tout en se confrontant à la dure réalité d'une vie en phase terminale. "Quelques jours après le diagnostic de stade quatre, j'ai réalisé que personne ne nous accorderait de prêt immobilier. C'était vraiment terrifiant de comprendre les implications réelles de ce diagnostic. On ne peut jamais obtenir de prêt ni d'assurance. Je suis jeune", déplore la jeune femme qui se demande comment "protéger" sa famille : "Comment mon mari va-t-il s'occuper seul de notre fille ? De toute façon, on ne dort pas quand on est jeune maman, mais c'est dix fois pire." En plus de sensibiliser les futures mamans sur les réseaux sociaux, Muireann McColgan consacre son énergie à collecter des fonds pour la recherche. En août 2024, elle a ainsi parcouru 230 km à vélo de Dublin à Galway pour la fondation Breast Cancer Ireland.
Cancer du sein et grossesse : de nombreux cas détectés
En France, le cancer du sein est "à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme" rappelle l’Institut national du cancer. Même si le taux de mortalité diminue d'année en année s'il est dépisté à temps : 88% des femmes diagnostiquées entre 2010 et 2015 y ont survécu. Et l'histoire de Muireann McColgan n'est malheureusement pas un cas isolé, car le cancer du sein pendant une grossesse est souvent diagnostiqué tardivement. Une situation qui s'explique par les changements naturels des tissus mammaires durant cette période. C'est pourquoi la Fondation cancer du sein du Québec appelle à la vigilance. En plus d'une surveillance quotidienne, il est conseillé aux futures mamans de recourir à des examens des seins, des mammographies et des biopsies. "Ces tests sont connus pour être sans danger pour la mère et le bébé" indique la Fondation.
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