Estéban Vermeersch avait 24 ans. Ce jeune homme est décédé le 30 janvier dernier d’un pneumothorax à Mamers, dans la Sarthe. Sa mère indique désormais vouloir porter plainte contre le Centre hospitalier du Mans pour homicide involontaire en raison des défaillances dans la prise en charge de son fils.
Comme le dévoile Ouest-France ce lundi 25 août, tout remonte au 28 janvier, lorsqu’Estéban Vermeersch contacte le Samu une première fois pour un problème respiratoire. Au téléphone, le jeune artisan boulanger explique suffoquer, avoir du mal à respirer et souffrir de douleurs au thorax.
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Durant les échanges avec le médecin régulateur qui l’a pris en charge, ce dernier indique ne pas être inquiet, évoquant seulement un problème musculaire. « J’ai l’impression que je respire à moitié. Comme si les poumons, je ne les remplis pas… », indiquait pourtant le jeune homme.
Rassurée par ce premier échange ne nécessitant pas de prise en charge par le Samu, la mère d’Estéban, Dorothée, lui donne un antalgique sur les conseils du médecin. Mais dès le lendemain, après une nuit très difficile, le problème médical persiste. « La nuit suivante, mon fils s’est mis à vomir. Je suis restée avec lui et avec l’idée que ce n’était rien, seulement musculaire. On fait confiance aux médecins. Je n’ai donc pas rappelé », rapporte la maman.
« Son cerveau était de toute façon trop abîmé »
Après un nouvel appel au Samu en milieu de journée, elle reçoit pourtant le même diagnostic. « Ils me disent la même chose. En précisant que je peux l’amener si je veux être rassurée », se remémore-t-elle. Voyant la situation empirer, elle tente alors de conduire son fils jusqu’à la voiture, mais ce dernier « s’effondre tout à coup » dans les bras de sa mère, tandis qu’un troisième appel au secours est passé par une voisine venue apporter son aide. « Il était en arrêt, il ne respirait plus. »
La maman d’Estéban commence un massage cardiaque, qui sera ensuite poursuivi par les pompiers. Mais après le transfert de son fils à l’hôpital du Mans, il décédera finalement le 30 janvier, dans la matinée. « J’ai fini par dire à mon fils de partir, que ça ne servait plus à rien de se battre », confie-t-elle, désormais déterminée à ne pas laisser passer cette erreur d’appréciation médicale. Raison pour laquelle elle indique à Ouest-France, ainsi qu’à BFMTV, qu’une plainte va être déposée pour homicide involontaire contre le Centre hospitalier.
Le sentiment de « culpabilité » de la maman
« On va aller jusqu’au bout pour qu’ils reconnaissent leurs erreurs. L’hôpital n’a jamais dit “oui, on a fait des erreurs”, et ça fait mal, assure Dorothée. Je pense que l’on ne pourra pas avancer tant que ce ne sera pas reconnu. »
« On s’en veut de ne pas avoir agi plus vite », admet également la maman dans cette interview dévoilée ce lundi. « Pour que le Samu ne se déplace pas, c’est que je n’avais pas dit suffisamment de choses, que je n’avais pas été assez claire », lâche-t-elle encore, submergée par la « culpabilité ». Pour autant, son avocat estime que la faute repose uniquement sur l’hôpital.
« Nous savons aujourd’hui que si Estéban avait été pris en charge de manière conforme il serait auprès de sa famille à l’heure actuelle », indique son conseil auprès de Ouest-France. Me Vincent Sehier regrette surtout le silence pesant de la direction. « La famille a souhaité engager un échange humain et sincère avec le centre hospitalier du Mans pour essayer d’avancer dans cette affaire dramatique, mais celui-ci est resté muet à ce jour », dénonce-t-il. À ce jour, les mis en cause se contentent d’attendre une « décision judiciaire » pour se prononcer sur la mort d’Estéban.
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