POLITIQUE - Elle n’est clairement pas la bienvenue. Depuis que son projet d’achat d’une maison en Bretagne a été mis en avant dans la presse locale fin juillet, Sandrine Rousseau subit des menaces virulentes.
La députée de la 9e circonscription de Paris, qui souhaite acheter une propriété sur la commune agricole de Dinéault, avait été épinglée dans une lettre ouverte publiée sur Facebook par Patrik Sastre-Coader, le secrétaire général de la Coordination rurale du Finistère, qui révélait l’information par la même occasion.
Depuis, celle-ci s’est propagée dans le milieu agricole local. Et des agriculteurs ont eu des réactions virulentes contre l’élue sur les réseaux sociaux, certains appelant à déverser du fumier devant sa potentielle future maison. Ceux-ci sont en effet très remontés à la suite de propos de Sandrine Rousseau tenus contre la loi Duplomb.
« Je n’en ai rien à péter de la rentabilité des agriculteurs. La rentabilité des agriculteurs par des produits chimiques, au détriment des sols, de la biodiversité et de la santé, c’est de l’argent sale », avait-elle notamment lâché le 11 juillet sur le plateau du Média. Elle avait toutefois tempéré son propos mardi 5 août, quand elle affirmait que « l’enjeu n’est pas la rentabilité, mais le revenu. La question de fond, c’est de voir ce qu’on peut faire pour concilier la santé des gens, des agriculteurs, et un revenu suffisant ».
Barbecue géant
Contacté par Le Télégramme, Patrik Sastre-Coader estime que c’est « presque une façon de lui rendre service ». « On ne peut pas imaginer qu’il n’y aura pas de nouvelle incartade avec elle au vu de son caractère envers le monde agricole », imagine-t-il.
« C’est de la menace masculiniste sur ma vie privée », répond de son côté la députée, sollicitée par Ouest-France. Aussi contactée par Le Télégramme, Sandrine Rousseau appuie : c’est « une réaction totalement démesurée et viriliste par la violence et l’intimidation ».
« Je suis surprise que les agriculteurs ne demandent pas plutôt des prix planchers, une renégociation de leurs dettes, une protection sociale particulière. Leur seule revendication est d’aller chercher la rentabilité par l’addition de produits chimiques et je ne peux être d’accord avec ça. On parle de la santé des enfants », dénonce encore l’élue dans le journal régional, elle qui dit avoir reçu depuis beaucoup de soutien, y compris de la part d’agriculteurs.
La guerre de voisinage ne semble en tout cas pas près de s’arrêter tout de suite. La Coordination rurale du Finistère organise ce vendredi 8 août un barbecue géant à Dinéault, non loin de la maison qui n’appartient même pas encore à la députée.
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