La loi Duplomb promulguée par Emmanuel Macron, voici ce qu’elle contient après la censure de l’article phare

Date: Category:Français Views:2 Comment:0


POLITIQUE - Plébiscitée par une partie du monde agricole, dénoncée par la gauche et les écologistes, la loi Duplomb a souvent été réduite à l’un de ses articles autorisant la réintroduction encadrée et dérogatoire de l’acétamipride, un néonicotinoïde qui était interdit en France depuis 2018. C’est bien souvent contre lui que plus de deux millions de personnes ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale.

Mais censuré par le Conseil constitutionnel ce point ne figure pas dans le texte final. Alors que contient réellement ce texte promulgué ce mardi 12 août par Emmanuel Macron et qui ne fera donc pas l’objet d’une nouvelle délibération comme le souhaitait pourtant une majorité de Français ? Tour d’horizon des points phares de cette loi dont beaucoup ne font encore pas l’unanimité.

• La légitimation des « méga-bassines »

Elle aurait pu être la mesure la plus irritante du texte. L’article 5 prévoit une présomption d’« intérêt général majeur » pour les ouvrages de stockage d’eau utilisés pour l’irrigation des cultures. Une disposition qui doit faciliter les procédures pour obtenir des autorisations de construction.

PUBLICITÉ

Mise en lumière par la mobilisation à Sainte-Soline en 2023, la construction de ces « méga-bassines » qui pompent l’eau dans les nappes phréatiques, est de plus en plus demandée par une partie du monde agricole. Les agriculteurs restent cependant divisés sur leur nombre et la surface que ces méga-bassines doivent représenter. La gauche et les écologistes y sont profondément opposés, et dénoncent un accaparement des ressources au profit de l’agriculture intensive.

• Des procédures simplifiées pour l’élevage intensif

Le texte facilite l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif. Il permet notamment, lors de l’enquête publique, de remplacer la réunion publique par une permanence en mairie. Les évaluations environnementales et autorisations nécessaires à l’établissement de plus grands cheptels seront aussi facilitées, via une directive plus permissive que le texte européen sur lequel elles reposaient jusqu’ici.

Par exemple, comme le détaille l’AFP, à partir de fin 2026, un poulailler ne devra demander une autorisation qu’à partir de 85 000 poulets contre 40 000. Pour une porcherie, le seuil passera de 2 000 à 3 000 cochons.

• Un recadrage de l’Anses

La proposition de loi prévoyait initialement la possibilité pour le gouvernement d’imposer des « priorités » dans les travaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) qui est notamment chargée d’évaluer la dangerosité des pesticides, mais aussi autoriser leur mise sur le marché. La version du Sénat proposait ainsi de créer un « conseil d’orientation », sous surveillance du ministère de l’Agriculture, comme le rappelle Natura Sciences.

PUBLICITÉ

Une « mise sous tutelle » inacceptable pour la gauche, mais aussi pour la Macronie. Les parlementaires ont trouvé un compromis en évacuant largement cette disposition pour garantir l’indépendance de l’agence. Le texte précise cependant qu’elle devra tenir compte « des circonstances agronomiques, phytosanitaires, et environnementales, y compris climatiques qui prévalent sur le territoire national ».

Or, si elle est finalement relativement épargnée par la loi Duplomb, l’agence est parallèlement visée par un décret du gouvernement qui reprend en substance la mesure initiale du projet de loi. Le texte prévoit ainsi que l’agence doit prendre en compte les priorités du ministère de l’Agriculture pour établir « le calendrier d’examen des demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits phytopharmaceutiques ». Un « passage en force » dénoncé par des ONG dont Agir pour l’environnement qui a déposé un recours au Conseil d’État lundi 21 juillet.

Le ZEvent choisit d’exclure tous les élus après la polémique sur la venue d’un député pro-loi Duplomb

Pour défendre la loi Duplomb, ses soutiens n’ont que la « désinformation » à la bouche

Comments

I want to comment

◎Welcome to participate in the discussion, please express your views and exchange your opinions here.