
POLITIQUE - Des mailing-lists, oui, et avec un niveau de détails beaucoup trop pointu. Des perquisitions ont été menées mardi 12 août à Nice dans le cadre d’une enquête ouverte sur des soupçons de fichage de personnes par les équipes d’Éric Ciotti, établi sans leur consentement, a indiqué le parquet, confirmant des informations de Libération et Nice-Matin.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nice en mai dernier du chef d’« enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement des intéressés », a précisé à l’AFP le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Selon Libération, cette enquête fait suite au signalement au printemps d’un « lanceur d’alerte anonyme » informant de l’existence de fichiers mis en place par les équipes du député local et président de l’UDR Éric Ciotti.
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Selon Libération, ces fichiers Excel concerneraient plusieurs centaines de Niçois présentés comme « influents », qu’ils soient responsables associatifs ou commerçants par exemple, certains des noms étant suivis de la confession des intéressés (« confession juive », « confession chrétienne »), leurs origines (« communauté arménienne », « corse »), de mentions de handicap (« sourd », « non voyant ») ou encore de la mention « propriétaire foncier ».
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Confirmant des informations de Nice-Matin, le magistrat indique que la police judiciaire « a procédé ce (mardi) matin à différentes perquisitions en vue notamment de saisies de données informatiques ». Il n’a toutefois pas confirmé que ces perquisitions visaient, comme l’indique Nice-Matin, le siège du Conseil départemental, dont Éric Ciotti fut le président de 2008 à 2017 et dont il préside encore la commission des finances.
Toujours selon Libération, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a confirmé une plainte à propos de ces procédés de fichage sans consentement.
Cette enquête intervient alors qu’Éric Ciotti pourrait annoncer fin août lors de sa rentrée politique sa candidature à la mairie de Nice face au maire sortant Christian Estrosi (Horizons), qui a déjà annoncé se représenter. Selon Libération, des mentions « Estrosi ? » apparaissent d’ailleurs dans les fichiers problématiques, comme pour interroger un lien avec le maire en place. Ni Éric Ciotti ni son entourage n’ont donné suite aux sollicitations de l’AFP à propos de la constitution de ces fichiers. Le traitement de données personnelles obtenues sans le consentement est puni de 5 ans d’emprisonnement et d’une amende qui peut varier entre 300 000 et 1,5 millions d’euros.
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