À 32 ans, elle devient aveugle après avoir pris de l'ibuprofène pour ses règles douloureuses

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En 2011, Jaqueline Gmack, alors âgée de 18 ans, ne se doutait pas qu'un geste aussi banal que prendre de l'ibuprofène pour soulager ses douleurs menstruelles allait bouleverser sa vie à jamais. Cette Brésilienne de Papanduva avait simplement avalé cet anti-inflammatoire en vente libre, comme des millions de femmes le font chaque mois dans le monde.

Quelques jours après la prise du médicament, des symptômes inquiétants ont commencé à apparaître. Sa peau s'est couverte de cloques et elle a ressenti des brûlures intenses. "C'était comme si j'avais été brûlée de l'intérieur", témoigne-t-elle au média NeedToKnow, selon le site Surrey Live. Alarmée, elle s'est précipitée à l'hôpital où les médecins ont rapidement identifié une réaction rarissime : le syndrome de Stevens-Johnson.

Face à la gravité de son état, l'équipe médicale a pris une décision drastique : plonger Jaqueline dans un coma artificiel pendant 17 jours. Les médecins ont qualifié sa survie de "miracle". Mais quand elle s'est réveillée, bandée de la tête aux pieds avec un tube dans la gorge, la jeune femme a réalisé que quelque chose de "très grave" lui était arrivé.

Quatorze ans de combat pour sauver sa vue

Depuis ce jour fatidique de 2011, Jaqueline Gmack, aujourd'hui âgée de 32 ans, a subi pas moins de 26 opérations dans l'espoir de préserver sa vision. Greffes de cornée, transplants de membrane amniotique, greffes de cellules souches... Les chirurgiens ont tout tenté pour réparer les dégâts causés par le syndrome.

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Le syndrome avait provoqué des trous dans la cornée de ses yeux. Malgré deux greffes de cornée récentes pour stopper les fuites oculaires, les médecins ont finalement confirmé en 2025 que sa vision était définitivement perdue dans l'œil droit. Son œil gauche ne lui permet plus de distinguer que quelques formes et un peu de lumière. "Je ne reconnais pas les visages dans la rue, je peux à peine voir qui est à côté de moi. Je ne peux pas marcher seule parce que je ne vois pas les marches, les trous ou les obstacles", explique-t-elle avec émotion. Aujourd'hui, elle utilise le Buscopan sur recommandation médicale pour gérer ses douleurs menstruelles, un changement qui aurait pu lui éviter ce calvaire il y a 14 ans.

Le syndrome de Stevens-Johnson : une urgence médicale méconnue

Le cas de Jaqueline illustre parfaitement les ravages que peut causer le syndrome de Stevens-Johnson (SSJ), une maladie dermatologique rare mais extrêmement grave. Selon les données épidémiologiques françaises, cette pathologie ne touche qu'entre 1 et 6 personnes par million d'habitants chaque année, soit environ 120 à 150 cas annuels dans l'Hexagone.

Cette réaction d'hypersensibilité se caractérise par une destruction rapide de l'épiderme et des muqueuses. Dans l'immense majorité des cas, elle est déclenchée par certains médicaments, notamment les antibiotiques sulfamidés, les antiépileptiques et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'ibuprofène. Le NHS britannique précise que cette réaction peut survenir même chez des personnes qui ont déjà pris le médicament sans problème, généralement lors des premières expositions.

Les symptômes apparaissent typiquement entre 1 et 3 semaines après la prise du médicament. Les premiers signes sont souvent trompeurs : malaise général, fièvre, maux de tête, sensation de brûlure dans les yeux ou la bouche. Puis survient l'éruption cutanée caractéristique, avec des lésions rouge foncé en forme de cocarde qui évoluent rapidement en cloques douloureuses. Les muqueuses (bouche, yeux, organes génitaux) sont touchées dans 85 à 95 % des cas.

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