Fin du vaudeville. Après avoir affirmé être candidate face à Michel Barnier dans le cadre d'une législative partielle organisée à l'automne à Paris, Rachida Dati a finalement accepté de se retirer, a appris BFMTV, confirmant une information du Point.
En échange, la ministre de la Culture va être officiellement investie par son parti ce jeudi à l'issue d'une commission nationale d'investiture. Pour faciliter son retrait, Rachida Dati va se voir accorder la possibilité de composer librement la liste de ses colistiers LR aux municipales.
Lâcher du lest
Jusqu'ici, le président des Républicains Bruno Retailleau avait dit non, par crainte de fragiliser la fédération LR de Paris, l'une des plus grandes de France, largement pourvoyeuse d'élus au Sénat. La manœuvre avait fortement déplu à Rachida Dati qui avait alors officialisé sa candidature pour la législative partielle.
Mais le ministre de l'Intérieur, longtemps président du groupe LR de la chambre haute, a finalement préféré s'éviter une guerre intestine et céder aux demandes de sa collègue de la Culture.
Concrètement, l'ancien Premier ministre, qui cherche à revenir dans le jeu politique depuis son départ de Matignon, a donc les coudées franches pour se voir devenir député de Paris fin septembre dans une circonscription en or pour le socle commun.
Quant à Rachida Dati, toujours en délicatesse avec une partie de son camp, à la fois depuis son départ pour la macronie mais aussi à cause de son style très clivant, elle s'assure que la droite parisienne la soutiendra mordicus dans sa conquête de l'Hôtel de ville.
Faire le ménage à droite
De quoi lui donner le sourire alors que sa candidature ne s'annonçait pas comme un chemin bordé de roses. Certains ténors de la droite parisienne l'exhortent depuis des semaines à se présenter lors d'une primaire interne, à l'image du maire du 17e arrondissement Geoffroy Boulard. Une candidature dissidente n'a également rien d'impossible et pourrait être incarnée par le sénateur LR Francis Szpiner qui envisage de se présenter contre elle.
Bref, il était urgent pour Rachida Dati d'être certaine d'un vaste soutien de la droite pour entrer dans le grand bain de la campagne. Faire le ménage en amont des municipales a également pour vertu de s'éviter de faire face à une opposition interne en cas de victoire en mars prochain.
Le calcul se comprend: la droite est très divisée au Conseil de Paris et siège dans pas moins de trois groupes, auxquels il faut ajouter le Modem, Horizons et Renaissance qui siègent également dans un groupe à part. =
Reste désormais à convaincre largement les macronistes de la soutenir alors que sa candidature est loin de faire l'unanimité au sein du parti dirigé par Gabriel Attal. Une partie d'entre eux soutient en sous-main la candidature de Pierre-Yves Bournazel, élu Horizon dans le 18e arrondissement et proche d'Édouard Philippe.
Une dernière hypothèse reste encore à lever: celle de l'avenir judiciaire de Rachida Dati. Fragilisée par son renvoi en correctionnelle pour "corruption passive" et "trafic d'influence à l'été, la maire du 7e arrondissement affrontera un procès très probablement en 2026, donnant des arguments à ses contempteurs mais aussi aux élus Renaissance.
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