« 60 000 Gazaouis ont été tués. 18 500 étaient des enfants. Voici leurs noms. » C’est un article un peu particulier qui a été mis en ligne sur le site du Washington Post ce mercredi 30 juillet. L’un des principaux journaux américains a publié une liste vertigineuse des enfants tués dans la guerre à Gaza, en s’appuyant sur les données publiées mi-juillet par le ministère de la Santé du territoire palestinien.
L’administration gazaouie, « qui ne distingue pas les civils des combattants, a publié les noms et l’âge de ceux dont la mort pendant la guerre a été confirmée », est-il écrit au début de l’article, qui liste les prénoms et les noms de famille des victimes mineures, inscrits dans les alphabets arabe et latin. L’enclave palestinienne est la cible d’attaques et d’un blocus orchestrés par Israël, en représailles aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023 dans l’État hébreu.
Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessous, le nom de certains mineurs de la liste est accompagné d’une photo en noir et blanc et d’un texte racontant des anecdotes sur la personnalité et la vie de ces jeunes victimes de guerre. « Toutes les photos ont été fournies par la famille des enfants », précise le Washington Post, qui a aussi donné la parole à leurs proches pour qu’ils les décrivent.

« Plus de 900 enfants tués avant leur premier anniversaire »
« Sannd n’avait que 70 jours quand il a été tué par une frappe aérienne », peut-on lire sous le portrait d’un bébé, publié juste au-dessus d’une photo de son frère de 5 ans, Tariq, lui aussi mort sous les bombes. « Contrairement à beaucoup d’enfants, il demandait à sa mère de le préparer rapidement pour qu’il puisse foncer à l’école », est-il écrit. « Il avait un vélo et rêvait de devenir pédiatre. »
L’article communique aussi des chiffres glaçants sur la mortalité des mineurs à Gaza. « Beaucoup ont été enterrés avant d’avoir appris à marcher », écrivent les auteurs, selon qui « plus de 900 » des enfants actuellement recensés ont été « tués avant leur premier anniversaire ». S’appuyant sur une étude publiée en janvier dans la revue The Lancet, le Washington Post rappelle par ailleurs que « le bilan officiel », déjà impressionnant, « pourrait être largement sous-estimé ».
Au total, les enfants représentaient 31 % des 60 034 décès enregistrés au 29 juillet. De son côté, l’armée israélienne citée par le journal américain déclare qu’elle « ne cible pas les enfants ni les civils non impliqués » dans le conflit, assurant même qu’elle « opère dans le respect du droit international » et « prend des mesures de précaution importantes pour éviter d’atteindre des civils ».
Une ligne de défense régulièrement mobilisée par Israël, qui assure que le Hamas mène des opérations en catimini dans des zones civiles, justifiant ainsi des frappes contre des immeubles d’habitation, des écoles, des hôpitaux ou des camps de réfugiés. Ce discours reste largement critiqué à l’international puisque « les Nations unies, les gouvernements européens et les groupes de défense des droits humains affirment que la présence du Hamas dans les zones civiles ne justifie pas l’ampleur des opérations israéliennes », rappelle le Washington Post.
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