Assistante sociale à Middlesbrough, en Angleterre, Sophia Yasin a vu son existence basculer dans l'horreur. À 14 semaines de grossesse, et après avoir ignoré les signes, la jeune femme de 29 ans a appris qu'elle souffrait d'un cancer très agressif.
"J'étais très mal mais tout le monde m'a dit que c'était tout à fait normal"
En 2024, lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte, Sophia Yasin est aux anges. Avec son époux Lewis, elle s'active pour préparer l'arrivée du bébé. Mais sa grossesse est particulièrement éprouvante. La jeune femme souffre de "très fortes" nausées matinales seulement espacées de quelques heures, comme elle l'a raconté au Sun. À cela s'ajoutent des sueurs nocturnes ainsi que des démangeaisons. Mais personne dans l'entourage de Sophia ne s'inquiète. "J'étais très mal. Tout le monde m'a dit que c'était tout à fait normal au premier trimestre et qu'il fallait que ça s'atténue. J'étais un peu inquiète, mais je pensais que c'était normal pour ma première grossesse." Sauf qu'un jour de septembre 2024, à 14 semaines de grossesse, la jeune femme est hospitalisée d'urgence après avoir perdu connaissance au travail. Dans un premier temps, les médecins songent à une pneumonie. Mais il en est tout autre.
"Comme j'étais enceinte, ils ont découvert le cancer à temps"
Quelques heures plus tard, des scanners et une biopsie révèlent la présence d'une tumeur au niveau du cœur de Sophia, à qui on diagnostique finalement un lymphome non hodgkinien pré médiastinal à cellules B, un type de cancer du sang qui nait dans les lymphocytes, des cellules qui ont un rôle majeur de défense contre les infections. Comme l'explique la Société canadienne du cancer, le lymphome non hodgkinien s'attaque aux ganglions lymphatiques qui se trouvent autour des poumons et derrière le sternum, provoquant des gonflements et causant différents symptômes comme de la toux ou une douleur thoracique. Selon l’Assurance Maladie, les symptômes peuvent aussi s'étendre à un gonflement de la face et du cou, une lourdeur et un gonflement des jambes, ainsi qu'une gêne, des ballonnements et des douleurs abdominales "en cas d’atteinte de ganglions situés dans l’abdomen." Par ailleurs, comme ce fut le cas pour Sophia, des sueurs importantes et une fatigue prolongée peuvent être observés. En France, selon l’Institut national du cancer, les cas de lymphomes non hodgkiniens représentent plus de 90 % de l'ensemble des lymphomes diagnostiqués chaque année. Passé le choc du diagnostic, Sophia Yasin a mesuré sa chance : "Comme j'étais enceinte, j'étais prioritaire. D'une certaine manière, comme j'étais enceinte, ils ont découvert le cancer à temps".
"J'ai perdu mes cheveux, mon bébé, mon ancienne vie"
Malheureusement pour la jeune femme, la masse qui recouvrait son cœur s'est révélée très importante, obligeant les médecins à agir au plus vite, quitte à poser un terrible cas de conscience à la jeune femme. Car, à 15 semaines de grossesse, impossible pour le corps médical de protéger son bébé tout en soignant son cancer agressif. "Ils m’ont donné quelques heures pour décider de la marche à suivre. La masse grossissait très vite", raconte-t-elle un an plus tard. Brisés, Sophia et son mari ont pris la douloureuse décision d’interrompre la grossesse. Un drame qui s'ajoute à un autre pour la jeune femme, alors qu'elle avait déjà commencé la chimiothérapie. "Je pleurais un bébé, mais j'essayais de suivre un traitement. J'ai beaucoup perdu en peu de temps. Je suis passée des poussettes et des lits à des perruques. J'ai perdu mes cheveux, mon bébé et mon ancienne vie." En rémission depuis janvier 2025, Sophia Yasin et son époux ne cessent d'honorer la mémoire de leur fille morte-née qu'ils ont prénommée Kainaat Pearl. En septembre prochain, pour commémorer la date de son diagnostic, la jeune maman meurtrie a organisé une marche de 7km et collectera des fonds pour la recherche : "Chaque pas sera fait pour le bébé et pour tous ceux que nous avons perdus".
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