"La lutte contre l’antisémitisme est un sujet trop essentiel pour devenir l’objet d'un différend diplomatique", a insisté ce mercredi 20 août le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi sur X, après avoir "pris connaissance par la presse" de la lettre de Benjamin Netanyahu à Emmanuel Macron.
"Rassembler et non diviser"
Dans son courrier, le Premier ministre israélien a accusé le président français "d'alimenter le feu antisémite" en France en appelant à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine.
Après la lettre de Benjamin Netanyahu, l'Élysée a annoncé que cette dernière, "abjecte" et "erronée", ne "restera pas sans réponse". "La République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive", a assuré la présidence.
"La relation entre la France et Israël, fondée sur des valeurs démocratiques partagées et des combats communs notamment contre le terrorisme, mérite mieux que de vaines polémiques", écrit Yonathan Arfi.
Si le Crif rappelle sa désapprobation d'une future reconnaissance d'un État palestinien par la France, il assure vouloir continuer "à travailler avec les pouvoirs publics et à demander que l’antisémitisme soit mieux combattu notamment en y intégrant l'antisionisme, devenu le carburant de la haine des Juifs".
"Le combat contre l'antisémitisme doit rassembler et non diviser", conclut le président du Crif dans son communiqué sur les réseaux sociaux.
Une "montée alarmante de l'antisémitisme en France"
Le Premier ministre israélien a notamment fait part ses préoccupations vis-à-vis de "la montée alarmante de l'antisémitisme en France" et du "manque d'actions décisives du gouvernement pour y faire face".
"Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles", a écrit en réponse l'Élysée. "C'est pourquoi, au-delà des condamnations, le chef de l'État a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 -et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023- la plus grande fermeté à l’endroit des auteurs d’actes antisémites."
Emmanuel Macron compte reconnaître officiellement l'État de Palestine lors de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 23 septembre prochain. Hasard du calendrier, Roch Hachana, soit le Nouvel an juif, aura lieu du 22 au 24 septembre.
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