La plus riche et aussi la plus inégalitaire
Lorsque l’on analyse plusieurs indicateurs statistiques clés, Neuilly-sur-Seine peut revendiquer le titre de ville la plus riche de France. Dans cette commune des Hauts-de-Seine, le revenu médian mensuel s’élève à 4 000 € (après impôts, pour une personne seule), d’après les chiffres de l’Observatoire des inégalités. C’est plus du double de la moyenne nationale fixée à 1 920 €. Concrètement, 50% des 60 000 habitants de Neuilly-sur-Seine disposent d’un revenu mensuel de 4 000 € après avoir payé leurs impôts. Elle est aussi la ville de l’Hexagone - derrière les 7e et 8e arrondissements de Paris - où les riches sont les plus riches. Pour intégrer le top 10 % des plus fortunés, une personne seule doit gagner au moins 10 734 € par mois.
Épisode 1 >> Grande comme New York, Arles est la ville la plus vaste de France
Épisode 2 >> Roubaix, symbole de la France qui souffre est la ville plus pauvre du pays
Cette concentration de richesses crée de nombreuses disparités. Devant Paris, Neuilly-sur-Seine est aussi la ville la plus inégalitaire de l’Hexagone en matière de revenus selon le rapport 2025 de l’Observatoire des inégalités. À Neuilly-sur-Seine, les 10% les plus riches ont des revenus 8,1 fois plus élevés que les 10% les plus modestes. Ces habitants de la commune la plus riche des Hauts-de-Seine gagnent en moyenne 10 734 € contre 1 321 € par mois pour les plus pauvres, soit un écart de près de 9 500 €.
Elle est la "ville des présidents"
“Si tu veux devenir président, viens d’abord à Neuilly !”. On jurerait que cette phrase a déjà été prononcée en raison de l’incroyable densité d’anciens présidents de la République et de figures politiques majeures de la vie politique française liés à cette ville cossue.
Parmi les chefs d’État de la Ve République, beaucoup ont un lien avec la ville limitrophe de Paris : Charles de Gaulle y a brièvement séjourné après la Libération, Georges Pompidou y résida avec son épouse avant d’accéder à l’Élysée, Valéry Giscard d’Estaing y avait un temps élu domicile et François Hollande y a passé une partie de son adolescence.
Épisode 3 >> Saint-Jean-Cap-Ferrat, ville de tous les excès et abri secret des milliardaires est la plus chère de France
Mais de tous les locataires de l’Élysée, Nicolas Sarkozy est celui qui partage le lien le plus étroit avec cette banlieue chic. Entré au conseil municipal de Neuilly à 22 ans, le jeune loup de la politique remporte sa première conquête en devenant maire de la ville en 1983 alors qu’il n’a pas 30 ans au nez et à la barbe du désigné Charles Pasqua. Il quittera son siège en 2002 quelques jours après avoir été nommé ministre de l’Intérieur et cinq ans avant d’accéder à la fonction suprême.
Un fait divers à Neuilly a profondément marqué la France
Pendant son mandat, un fait divers hors norme a tenu en haleine la France pendant 46 heures. Le 13 mai 1993, un homme cagoulé et armé d’un pistolet et d’une ceinture d’explosifs fait irruption dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine. Il retient 21 enfants et leur institutrice en otage. Il demande 100 millions de francs et une voiture pour fuir ou il fera exploser la classe.
Episode 4 >> Marignane, cette ville habituée aux températures extrêmes est la plus chaude de France
La police est rapidement prévenue et fait évacuer le reste de l’école. Elle entame alors les négociations avec le preneur d’otages qui se fait appeler "Human Bomb". En milieu de journée, le maire Nicolas Sarkozy, tout juste nommé ministre du Budget mais alors inconnu du grand public, s’impose dans la négociation et entre dans la classe pour parler au forcené. Au fil des heures, certains élèves sont libérés mais il reste encore 6 enfants otages le 13 mai au soir. Le lendemain, les discussions sont au point mort. Le RAID met un somnifère puissant dans le café que le forcené exige régulièrement. Une fois l’homme endormi, l’unité lance l’assaut. Les enfants sont sauvés et le preneur d’otages, un entrepreneur chômeur et dépressif, est abattu de trois balles dans la tête.
Avant les Bronzés, le lycée Pasteur
A priori, il n’existe aucun point commun entre la très bourgeoise Neuilly-sur-Seine et le village vacances de Galaswinda, en Côte d’Ivoire, où a été tourné le premier volet des "Bronzés". C’est pourtant à Neuilly que l’aventure du Splendid a débuté. Au milieu des années 1960, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Michel Blanc et Thierry Lhermitte fréquentent le lycée Pasteur de Neuilly et deviennent copains. "Mon premier lien, c’était Jugnot, en 3e, se remémorait le regretté Michel Blanc auprès du Parisien en 2021. Je me rappelle très bien de notre première rencontre. On s’était assis l’un à côté de l’autre et on a commencé le concours de bêtises. On n’était pas des hooligans, mais on passait des petites phrases sous la table pour faire marrer les potes. A la fin du cours d’allemand, le prof nous a regardé et a dit 'Tous les deux, plus jamais ensemble' ! C’était prémonitoire."
Plutôt que d’attendre des rôles, les jeunes gens désormais accompagnés par Bruno Moynot, Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel lancent la troupe du Splendid et fabriquent leurs propres spectacles. L’une de leurs pièces "Amours, coquillages et crustacés" jouée au café-théâtre du Splendid donnera naissance au premier volet des "Bronzés" au cinéma.
Comments