George Soros : qui est ce milliardaire que Donald Trump veut attaquer en justice ?

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Donald Trump s'attaque à George Soros et à son fils Alexander. Dans un message publié sur son réseau social, le président américain écrit que les deux hommes "devraient être poursuivis en vertu de la loi RICO pour leur soutien aux manifestations violentes, et bien plus encore, partout aux États-Unis d'Amérique", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, faisant référence à une loi fédérale sur les organisations criminelles.

En clair, Donald Trump accusé les Soros d'avoir soutenu, selon lui, des manifestations violentes à travers le pays. Georges et Alexander Soros sont devenus, depuis des années, la cible des ultra-conservateurs et complotistes.

Une famille objet de nombreux fantasmes

À peine arrivé à la place de son père à la présidence du conseil d’administration d’Open Society Foundations, en 2023, Alexander Soros, a reconnu être "plus politique" que son père, et avoué un objectif principal : faire barrage à Donald Trump sur la route de la Maison Blanche en 2024.

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La famille Soros est depuis des décennies l'objet de nombreux fantasmes, essentiellement de l'extrême droite et des sphères complotistes. Lors de la campagne présidentielle américaine de 2024, Elon Musk, alors fervent soutien de Donald Trump, sous-entendait qu’Alexander Soros était à la manœuvre derrière le retrait de Joe Biden. "Je voudrais juste remercier Alexander Soros de ne pas garder tout le monde en suspens sur qui serait la prochaine marionnette", a ironisé Elon Musk sur sa plateforme, en réponse à une photo où Alexander Soros apparaît en compagnie de Kamala Harris.

Soros derrière la tentative d'assassinat de Trump ?

Quelques semaines plus tôt, des complotistes pointaient la responsabilité d’Alexander Soros dans la tentative d’assassinat dont Donald Trump a été victime lors d’un meeting en Pennsylvanie. Un fils qui prend la relève de son père comme cible des complotistes.

"George Soros a financé la campagne de Macron", "George Soros a financé la campagne du procureur qui a inculpé Trump", ou encore "George Soros est un ancien nazi". Le milliardaire philanthrope américain juif a été l'objet d'un nombre incalculable de rumeurs de la part de la complosphère, sur fond d'antisémitisme.

"L’archétype de tout ce que les partisans de Trump détestent"

George Soros est né dans une famille juive hongroise en 1930. "Il est juif, fortuné, et finance des organisations d’aide aux minorités et de défense de la démocratie. Il est l’archétype de tout ce que les partisans de Trump détestent", résume l’historienne Marie Peltier auprès du Parisien.

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Au point qu'en octobre 2018, un engin explosif a été découvert dans la boîte aux lettres de la résidence du milliardaire, dans le cadre d"'une vaste opération ciblant les adversaires politiques du président Trump. Au total, 16 colis piégés sont retrouvés ou interceptés en 15 jours.

Il gagne un milliard de dollars en une nuit

L'enquête aboutit à l'arrestation de Cesar Altieri Sayoc Jr, qui ciblait régulièrement George Soros dans des tweets. Dans ses derniers messages, il éreintait notamment le candidat noir au poste de gouverneur en Floride, Andrew Gillum, en l'accusant sans aucune preuve d'être à la solde de George Soros.

Le milliardaire américain quitte la Hongrie à 17 ans après avoir vécu l'occupation nazie puis soviétique pour le Royaume-Uni puis les États-Unis. C'est là qu'il fait carrière, comme analyste puis trader à Wall Street où il devient un spécialiste des fonds offshore, des sociétés de gestion, et des paradis fiscaux, ce qui lui permet de faire fortune très rapidement. L'un de ses plus grands coups d'éclat a lieu en 1992 : il spécule sur la livre sterling à Londres et fait chuter la devise, lui faisant gagner en une nuit un milliard de dollars.

Un "homme d’État sans État”

C'est ce qu'il fait de sa fortune qui lui vaut d'être la cible de tant de rumeurs. En 1979, il fonde l’"Open Society Institute", qui deviendra l’"Open Society Foundations" en 2010, un réseau de fondations qui visent à favoriser la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et des réformes économiques, sociales et légales.

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George Soros engloutit sa fortune dans l'Open Society Foundations, plus de 18 milliards depuis 1984, rapporte Forbes, pour financer des campagnes de candidats démocrates aux États-Unis, favoriser l'immigration mais aussi pour militer en faveur de la dépénalisation de la drogue ou de la cause LGBT+. Ainsi, l'ONG Human Rights Watch a reçu près de 125 millions de dollars, le Planning familial américain 25 millions de dollars... Des causes qui le poussent à se qualifier lui-même d'"homme d’État sans État”, mais qui font de lui l'un des ennemis de l’extrême droite et des conservateurs à travers le monde.

Une loi "Stop Soros" en Hongrie

Il est aussi tout particulièrement engagé dans la transition post-sovétique des pays d'Europe de l'Est, ouvre des écoles de formation des dirigeants, distribue des bourses... Mais certains dirigeants qui ont pris le pouvoir, comme Viktor Orban en Hongrie, qui a d'ailleurs bénéficié des bourses versées par Soros et dont le parti a également touché des aides, s'opposent à Soros. En 2015, le philanthrope appelle l'UE, dans une tribune, à revoir son système d'asile et à à accepter au moins un million de réfugiés par an.

George Soros devient alors l'ennemi de Viktor Orban, qui en fait une cible : 100 millions d’euros sont dépensés dans une vaste campagne de propagande gouvernementale gorgée de fausses informations contre le milliardaire. Dans des publicités, sur des affiches et dans une consultation nationale, Viktor Orban accuse le milliardaire de fomenter un "plan Soros" destiné à faire venir en Europe un million de réfugiés, et fait ainsi passer une loi baptisée "Stop Soros" en juin 2018.

À la une de Valeurs actuelles en France

Même son de cloche en Macédoine en 2017, quand le Premier ministre nationaliste Nikola Gruevski parle de "désorosiser" estimant que le milliardaire soutien un coup d'État, tandis qu'en Roumanie, la majorité sociale-démocrate a accusé le magnat d'avoir téléguidé des centaines de milliers de manifestants contre un allègement de la législation anticorruption.

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"Soros est présenté comme le responsable de tous les bouleversements politiques. Il fait un excellent bouc émissaire pour des régimes de plus en plus autoritaires. Il représente le capitalisme" aux yeux de ses détracteurs et est de fait "le parrain financier de nombreuses organisations", explique à l'AFP l'expert allemand Ulf Brunnbauer. En France, c'est le magazine d'extrême droite Valeurs Actuelles qui, en 2018, lui consacre sa Une, "le milliardaire qui complote contre la France".

La thèse raciste et complotiste du grand remplacement ne cible pas que les musulmans. Elle cible aussi les juifs. Le dossier de Valeurs actuelles sur Soros en mai 2018 en était une illustration parlante...
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— Setni Baro (@Baro75020) May 13, 2022

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