Pour 105 000 dollars, vous pouvez devenir un citoyen de la République de Nauru, cette petite île de Micronésie, en Océanie. C'est le prix du « passeport doré », un programme de l'État pour marchander la nationalisation contre des investissements pour s'adapter au réchauffement climatique. Les premières ventes ont été annoncées ce jeudi 7 août. Mais ces passeports ne suscitent que peu d'engouement.
Parmi les premiers heureux acheteurs, il y a une famille allemande qui vit à Dubaï et voulait sécuriser une deuxième nationalité par sécurité. En tout, Nauru annonce avoir « vendu » six citoyennetés. C'est encore loin des 66 clients que le gouvernement espère attirer chaque année. L'objectif est d'encaisser 43 millions de dollars, soit 20% des revenus de l'État.
La menace de la montée des eaux
Des fonds qui seront investis contre les ravages du réchauffement climatique. Car cette petite île de 21 kilomètres carrés est l'un des pays les plus menacés par la montée des eaux. Elle y est 50% plus rapide qu'ailleurs. Et comme il n'y a plus rien à tirer de l'exploitation minière, qui a rendu la plupart de l'île inhabitable, le gouvernement de Nauru a besoin d'investissements, notamment pour reloger les habitants du littoral vers les hauteurs.
Éviter le fiasco de 2003
Mais l'attribution de ces passeports dorés prend du temps. D'une part, l'enthousiasme n'est pas débordant. Et surtout, le processus de vérification est long : pas question de répéter le fiasco de 2003. Lors d'un premier programme d'immigration, Nauru avait fini par vendre des passeports à des membres d'al-Qaïda !
À lire aussiL'État de Nauru vend ses passeports pour survivre au changement climatique
Comments