Marie s’infiltre prise à partie « parce que juive » à Marseille, l’humoriste raconte sa « peur »

Date: Category:Français Views:4 Comment:0

« Est-ce que j’ai été chassée de ce café parce que j’étais juive ? » C’est ainsi que l’humoriste Marie s’infiltre débute son post sur Instagram publié ce lundi 28 juillet, en racontant ce qu’elle a vécu à Marseille dimanche.

« Hier, sur le Vieux-Port, je m’installe dans un café par hasard. Trois personnes en terrasse [...] : deux jeunes femmes et un jeune homme », raconte l’humoriste de 31 ans. Elle explique alors entendre son nom plusieurs fois. « “C’est Marie s’infiltre”. Je souris de loin en regardant le menu mais je comprends qu’on ne dit pas mon nom pour me saluer, mais qu’on me désigne pour indiquer ma présence ou m’invectiver », dit-elle.

À Neuilly-sur-Seine, un rabbin agressé dans un café, une semaine après avoir été attaqué à Deauville

Alors qu’elle commande auprès du serveur, elle décrit entendre « crier très fort derrière (elle), en tapant du pied : “VIVE LA LUTTE DU PEUPLE PALESTINIEN”, et ce de plus en plus fort, jusqu’à ce que cela devienne assourdissant. Un slogan légitime, libertaire, mais qui est crié de manière hostile, menaçante ». Et elle dit n’avoir alors « aucun doute qu’il est crié à mon encontre ».

« J’ai peur qu’on me reconnaisse en tant que juive »

L’humoriste explique aller vers eux, « les mains ouvertes » et « souriante ». « Oui bien sûr, vive la lutte du peuple palestinien, mais pourquoi me le crier là, tout de suite, maintenant ». Elle décrit voir « tout de suite à leur réaction qu’il n’y a aucun doute : ils ne sont là que pour en découdre », et que ces trois personnes l’« ont choisie comme leur ennemie ».

« Je leur demande plusieurs fois si la manif qu’ils viennent d’orchestrer m’est destinée, puisqu’ils n’arrêtaient pas de répéter mon nom avant de crier. Une sur trois avoue, les autres n’arrivent même pas à assumer ce qu’ils sont en train de faire », écrit-elle. Avant de se résoudre à partir de ce café face à une situation qui pourrait « vite mal tourner », « alors que je m'étais promis de ne jamais partir ».

PUBLICITÉ

« Et merde, je comprends que j’ai peur. J’ai peur qu’on me reconnaisse en tant que juive, et qu’on me considère en ennemi, et que ma seule présence attise la haine et la violence. Que je ne me sente pas totalement en sécurité », poursuit-elle.

« Personne ne me chassera d’un café en France »

Après cette scène, Marie s’infiltre dit dans un premier temps être « gênée » de raconter son histoire à ses amis. « La flemme d’expliquer à quel point c’est grave, ce qui vient de se passer. Pas pour moi. Pas pour mon danger personnel. Mais ce que ça dit du monde. La flemme qu’on puisse associer cette péripétie à un discours victimaire ».

« Bref, la flemme, une fois de plus, d’être juive. La flemme de se justifier, la flemme – vous ne savez pas ce que c’est, vous – de se dire que ça va s’arranger quand ça empire, la flemme de s’expliquer, de se justifier, de se défendre », affirme-t-elle.

Mais elle explique avoir été « réveillée » par sa « colère », « envers moi-même comme toujours ». Et que finalement, « demain matin, même si c’est trop tard, j’irai prendre mon café ici même. Et je me fais cette promesse. Quoi qu’il se passe à Gaza, en Israël, en Chine, en Afghanistan, au Mali ou sur Tatouine, je dis bien quoi qu’il se passe : personne ne me chassera d’un café en France ».

Vueling débarque des adolescents français juifs d’un avion, Paris demande des « explications »

Aurore Bergé et ces élus apportent leur soutien au chanteur Amir

Comments

I want to comment

◎Welcome to participate in the discussion, please express your views and exchange your opinions here.