Un feu qui ne cesse de croître. Un incendie, débuté le 4 juillet dernier, ravage actuellement le site touristique du Grand Canyon aux États-Unis dans l'État d'Arizona et la situation n'a jamais semblé aussi incontrôlable. Les autorités ont annoncé samedi 2 août que 46.500 hectares de végétation sont partis en fumée. Depuis cette semaine, l'incendie est considéré comme un mégafeu.
Si pour le moment, seulement 11% de l'incendie a été maîtrisé, les près de 1.200 pompiers présents sur place luttent contre des conditions météorologiques en leur défaveur. Le Centre national interagence contre les incendies parle du grand feu de végétation de l'année, d'après notamment le New York Times.
Selon CNN, une chaleur intense et sèche et des vents violents ont entraîné une croissance explosive de l'incendie renommé "Dragon Bravo", anéantissant une grande partie des progrès de confinement réalisés depuis le début de l'incendie.
Un lourd bilan économique à prévoir
Samedi, les gestionnaires du Grand Canyon faisaient état de conditions météorologiques "critiques, [...] avec des vents violents et une faible humidité". "Les équipes continueront de renforcer les lignes et d'utiliser des avions pour soutenir les opérations terrestres en terrain accidenté", peut-on lire dans un post publié par le parc national sur son compte X.
Selon des experts, c'est la foudre qui a déclenché les premiers feux le 4 juillet dernier, jour de l'Indépendance des États-Unis. Dans un premier temps, les pompiers ont opté pour un brûlage dirigé, plutôt que de l'étouffer immédiatement, pour tenter de maîtriser le brasier. Mais, du fait des conditions météo en faveur de l'incendie, ce dernier est rapidement devenu incontrôlable.
Si aucune victime n'est à déplorer, un complexe hôtelier, le Grand Canyon Lodge, a été largement brûlé. Même chose pour 80 bâtiments, dont plusieurs logements. La rive nord du Grand Canyon est désormais totalement interdite au public jusqu'à la fin de la saison. Une situation catastrophique pour l'économie du parc, alors que ce dernier accueille 5 millions de visiteurs par an.
Le feu a créé son propre climat
La gouverneure de l'Arizona, Katie Hobbs, et les sénateurs américains Mark Kelly et Ruben Gallego ont demandé une enquête indépendante afin que la lumière soit faite sur les raisons pour lesquelles les autorités fédérales n'ont pas immédiatement éteint l'incendie.
Ce mégafeu est d'autant plus inquiétant qu'il a créé son propre climat, selon notamment CNN. Pendant au moins une semaine, des pyrocumulus ont été observés à plus de 7.000 mètres d'altitude au-dessus de l'incendie.
Ces nuages se forment lorsque les chaleurs au sol sont très intenses. Si le feu est encore plus extrême, les pyrocumulus peuvent laisser leur place à des pyrocumulonimbus, un orage de feu, qui génère des éclairs, des rafales de vent et parfois des tornades. Un cocktail idéal pour relancer ou renforcer des feux sur la zone concernée.
Ce dimanche matin, le mégafeu se dirigeait vers les États voisins du parc naturel, l'Utah et la Californie. Par ailleurs, un autre feu, cette fois situé au nord de l'Arizona, fait craindre aux autorités que les deux incendies se rejoignent dans les jours à suivre.
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